Elwood Curtis habite avec sa grand-mère à Tallahassee, Floride. Nous sommes dans les 60’s et les lois Jim Crow régissent le quotidien de cet adolescent afro-américain. Travailleur, sérieux et curieux, Elwood voit sa vie changer quand sa grand-mère lui offre un disque des discours de Martin Luther King. Il est galvanisé par ce qu’il entend et son avenir semble alors plus lumineux. Il l’est d’autant plus qu’Elwood obtient le droit de suivre des cours à l’université. C’est en s’y rendant que sa chance va tourner. Il est arrêté injustement par la police et envoyé à la Nickel Academy, une maison de redressement pour jeunes délinquants.
Avec « Nickel boys », Colson Whitehead entre dans le cercle très fermé des détenteurs de deux prix Pulitzer. Le point de départ de ce roman fut la découverte par l’auteur de la Dozier School for boys en Floride. En 2009, des fouilles ont mis à jour un cimetière non officiel révélant ainsi le supplice enduré par les élèves pendant des décennies. Comme dans « Underground railroad », Colson Whitehead étudie le racisme institutionnalisé et la propension de l’espèce humaine à tomber dans la violence. A Nickel, Elwood va découvrir cette terrible réalité : « La violence est le seul levier qui soit assez puissant pour faire avancer le monde. » Son idéalisme, son innocence sont mis à mal par les traitements inhumains, les humiliations et la brutalité des employés de la Nickel Academy. Pour y survivre, il faut courber l’échine encore plus qu’à l’extérieur. La seule lueur d’espoir pour Elwood sera l’amitié d’un autre garçon, Turner.
Encore une fois, les propos de Colson Whitehead résonne puissamment avec l’actualité. Entre les pages sourd une colère, une indignation face au sort de ses jeunes garçons. Mais l’auteur a l’intelligence de garder la violence en coulisse, il ne fait pas dans le sensationnel pour choquer son lectorat. Il se concentre sur l’amitié des deux garçons qui crée un îlot d’humanité dans l’horreur du quotidien de l’institution. Inutile de vous dire que Elwood et Turner sont infiniment attachants et que vous ne les oublierez jamais.
Avec sobriété, concision, Colson Whitehead nous livre le récit implacable et cruel de la vie de deux adolescents afro-américains dans une maison de redressement. Encore une fois, l’auteur écrit un livre marquant et indispensable.
Traduction Charles Recoursé
Oh tout un sacre livre…mais vraiment trop fort pour moi…..mais tout un livre pour essayer d’ouvrir les yeux des neutres….
Et la violence n’est que suggérée, il n’y a pas de scènes insupportables à lire.
Je trouve que c’est pire…la suggestion entraine l’imagination…..et c’est pire…;)
Cet auteur m’avait déjà convaincue avec « Undergroun railroad »… Je note ce titre-là, donc. Bon début de mois américain, Titine !! 🙂 Chez moi, quelques road-trips au féminin : je te signale le lien quand même, bien qu’il n’y ait aucune référence littéraire (un film, une émission).
http://croquerlespages.canalblog.com/archives/2020/09/01/38457351.html
Underground railroad était un livre splendide également. Colson Whitehead est l’un des grands auteurs américains d’aujourd’hui.
J’ai failli lire le titre précédent et puis c’est passé aux oubliettes je vais tacher de faire autrement avec celui-ci.
Je ne peux que te conseiller aussi de lire Underground railroad qui est un immense roman. Il faut lie les deux !
Chouette ! Pas encore lu mais je vais le mettre au programme du mois américain ! Par contre, tu ne fais pas de page de récap sur ton blog ? Alors, qu’est-ce que je mets comme adresse pour mes liens ? Celle de FB ?
Tu as bien raison, c’est un très grand roman.
Je confirme maintenant que je l’ai lu 😉
Coucou Titine, tu commences fort avec ce titre ! J’ai un 1er billet pour le mois américain, est-ce qu’il y a un recap pour le déposer ?
Oui, un mois américain qui commence très bien !
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j’ai commencé Undergroun railroad, mais je n’ai pas poursuivi, il faudrait que je retente!
Tu n’avais pas accroché ?
j’avais noté, et toujours pas lu Underground railroad, et celui-ci bien entendu me donne encore plus envie. Ce que l’Humain est capable de faire…je regardais hier soir sur Arte un documentaire sur les zoos humains…c’est à pleurer.
Underground railroad est très, très fort, certaines scènes glacent le sang. J’avais vu également un documentaire sur les zoos humains et cela me parait tellement incompréhensible.
j’ai vu le docu de arte la semaine dernière…glaçant en effet!
JE le lirai certainement dans les prochains mois. Je pourrais même me forcer et le lire pour le mois américain, tiens. Je ne me suis pas inscrite officiellement mais j’ai quand même planifié 2-3 trucs.
Pour le mois américain ou non, il faut absolument que tu le lises !!
Je viens de le lire et j’ai adoré ! Il reste sobre dans ses propos, pas de détails trop gores, juste ce qu’il faut pour faire passer le message et nous serrer les tripes.
La violence est seulement suggérée mais il arrive bien à nous faire sentir l’horreur de la vie de ses gamins.
Oui, sans en faire des tonnes, on comprend très bien et l’imagination fait le reste.
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Je vais le lire, ça ne fait aucun doute
Après Underground railroad je savais que je poursuivrai avec l’auteur et je le lirai certainement ! Sans doute en février pour l’African American History Month challenge 2021!