« Friday Black » est un recueil de douze nouvelles écrit par un jeune auteur américain d’origine ghanéenne : Nana Kwane Adjei-Brenyah. Les nouvelles sont toutes des dystopies qui se situent dans un futur proche. Les situations présentées résonnent avec notre quotidien, avec l’actualité. Chaque histoire paraît donc plausible et vraisemblable.
L’auteur y fustige la société de consommation, le consumérisme à outrance. C’est le cas de la nouvelle qui donne son titre au recueil. Un jour ordinaire de Black Friday se transforme ici en pugilat, les gens sont prêts à mourir, à se faire piétiner pour une parka en soldes.
Le racisme, la violence faite aux noirs aux États-Unis est également l’un des axes marquant du recueil. Deux de mes nouvelles préférées portent sur ce thème. Le livre s’ouvre sur « Les 5 de Finkelstein » où cinq enfants noirs ont été décapités à la tronçonneuse par un homme blanc qui s’était senti menacé et a voulu protéger ses propres enfants. L’homme a été jugé et acquitté. L’autre nouvelle s’intitule « Zimmerland » Il s’agit du nom d’un parc d’attractions conçu pour que les blancs puissent assouvir leur haine, leurs fantasmes de violence sur les noirs. Nana Kwane Adjei-Brenyah ne fait que pousser un peu le curseur par rapport à ce qu’est aujourd’hui le fait d’être noir aux États-Unis.
Les douze nouvelles sont sombres, marquées par la violence, l’injustice, la pauvreté. Certaines empruntent aux codes de la science-fiction avec des personnages coincés dans une boucle temporelle ou des manipulations génétiques censées « optimiser » les enfants. Ce qui m’a frappée à la lecture de « Friday Black », c’est l’inventivité de son auteur qui réussit à renouveler, à rafraîchir le genre de la dystopie.
Le premier recueil de nouvelles de Nana Kwane Adjei-Brenyah est une réussite. Ces histoires nous plongent dans un univers dystopique extrêmement familier. Avec mordant et lucidité, il souligne les travers de notre société.
Traduction Stéphane Roques
Merci aux éditions Albin Michel et au Picabo River Book Club pour cette découverte.
Faut que je lise dans pas trop longtemps ou alors le garder pour septembre 🙂
Je viens de le lire et c’est vraiment une écriture percutante! Souhaites-tu participer à l’African American History Month avec ton billet?
Intéressant, à noter ! Ça peut changer des dystopies habituelles…
Bonjour,
Et merci pour votre superbe papier sur “Friday
Black”! Je suis ravi de voir que vous avez
beaucoup aimé les nouvelles de Nana Kwame
Adjei-Brenyah.
Bien cordialement,
Francis Geffard
Editions Albin Michel
22, rue Huyghens
75014 Paris
FRANCE
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