2004, Ann et son mari Wade habitent dans un coin isolé de l’Idaho. Comme son père avant lui, Wade commence à perdre la mémoire. Ann tente de sauver les souvenirs de son mari et elle s’accroche au moindre objet retrouvé. Wade fut précédemment marié avec Jenny, ils eurent ensemble deux enfants : June et May. Mais en août 1995, le destin de la famille bascule tragiquement. Ann veut savoir ce qu’il est advenu exactement ce jour-là pour mieux comprendre son mari.
« Idaho » a des allures de thriller en raison du drame qui marqua la vie de Wade. Le texte crée une attente chez le lecteur, on espère des révélations. Mais Emily Ruskovich déjoue nos attentes et il ne faut en aucun penser que des explications nous serons données à la fin. L’intrigue conserve ses mystères, les actes de la journée d’août 1995 resteront opaques. L’intérêt du roman se situe ailleurs.
« Idaho » est un livre qui parle avant tout de mémoire, de souvenirs. Emily Ruskovich donne la parole à différents protagonistes selon les chapitres et l’intrigue se déroule de 1973 à 2025. Cela nous permet de voir évoluer les personnages, de voir comment le passé les hante et modifie leurs trajectoires. Ce que j’ai trouvé très beau et tout particulièrement réussi, c’est la façon dont se lient Ann et Jenny. L’autrice introduit beaucoup de douceur, d’humanité dans cette surprenante relation.
Le roman ne porte pas le nom de l’état où vit Wade pour rien. Emily Ruskovich nous offre des descriptions splendides des paysages de l’Idaho qui nous apparaissent sauvages et rudes (l’hiver dans les montagnes s’avère extrêmement difficile pour Jenny et Wade).
« Idaho » est un roman étonnant, qui déjoue les attentes de ses lecteurs et se déploie à un rythme lent. Le résultat est un texte envoûtant à l’écriture poétique.
un billet sacrément tentant dis donc! ce n’est pas trop frustrant de ne pas savoir, finalement?
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