« Les années 30… Quelle décennie éprouvante. Âgée de seize ans au début de la Grande Dépression, j’étais suffisamment grande pour que le glamour nonchalant des années 20 ait encouragé tous mes rêves et mes espoirs. Sans doute l’Amérique avait-elle déclenché la Dépression juste pour donner une bonne leçon à Manhattan. » C’est dans cette ambiance de fête et de nostalgie que Katey Kontent va apprendre les règles du jeu de la haute société. Jeune dactylo dans un cabinet juridique, elle fait montre de beaucoup d’intelligence et d’ambition. Logée dans une pension de filles, elle partage sa chambre avec la sublime Eve. Les deux amies sont les reines de la débrouille pour passer de bonnes soirées arrosées en bonne compagnie malgré leurs maigres économies. Une rencontre le 31 décembre 1937 va leur ouvrir les portes du luxe et de l’argent. Dans une boîte de jazz, elles font la connaissance du très séduisant Tinker Grey, banquier de son état résidant au Beresford, summum du chic et de l’élégance new-yorkaise. Les trois jeunes gens deviennent rapidement inséparables. Le trio passe de petits bars miteux en luxueux hôtels avec insouciance et désinvolture. La vie est une fête jusqu’à ce qu’une plaque de glace bouleverse tout.
« Les règles du jeu » est le premier roman d’Amor Towles et ce coup d’essai est un coup de maître puisqu’il a obtenu le prix Fitzgerald. Cette référence à l’auteur de « Gatsby le magnifique » est tout à fait justifiée. Les héros sont plongés dans l’entre-deux-guerres flamboyant où le champagne coule à flot. L’atmosphère est néanmoins teintée de mélancolie pour deux raisons. Tout d’abord à cause de la guerre qui a quand même obscurci les esprits, les gens se saoulent désespérément, pour oublier. La seconde raison est due à la construction du roman. « Les règles du jeu » est en fait un long flash-back. Le roman s’ouvre en 1969. Katey est au vernissage d’une exposition de photos avec son mari. Il s’agit de portraits volés dans le métro de 1938 à 1941 par Walker Evans. Deux photos de Tinker Grey arrêtent le regard de Katey et lui font se remémorer ses débuts. Elle nous raconte son apprentissage des codes de cette haute société dont elle aimerait tant faire partie. Petit à petit, le personnage de Katey prend de l’épaisseur, grandit grâce à ses amitiés, à son audace et sa culture. Le livre baigne dans les références, dans les clins d’œil à des auteurs ou des peintres. Et Amor Towles a un goût excellent (et je ne dis pas ça uniquement parce que je m’y reconnais largement !) : Edith Wharton, Henry James, Leon Tolstoï, Dostoïevski, Thoreau, Steinbeck, Shakespeare, Tchekov, Agatha Christie, Chardin, Sargent et surtout Charles Dickens que Katey lit pour se remonter le moral. C’est toujours plaisant et satisfaisant de partager pleinement les références d’un livre. J’en rajouterai d’ailleurs une à laquelle me fait penser « Les règles du jeu », c’est « Breakfast at Tiffany’s » de Truman Capote. L’amour de New-York y est le même, le livre d’Amor Towles est également une ode à cette ville hautement romanesque des États-Unis.
Ce roman pétillant m’a enthousiasmée, je l’ai dévoré. Étant donné les références dont j’ai parlé, cela n’a rien d’étonnant, j’avais l’impression d’être chez moi ! L’élégante écriture d’Amor Towles n’a fait que renforcer mon avis. Excellent, excellent, excellent !
Adalana n’a pas aimé, mais ton avis me donne envie d’essayer. Par contre, je n’ai jamais lu Dickens (je sais honte à moi) donc j’espère que je ne passerai pas à côté des références.
Bon, je n’ai pas eu le temps de le lire pour cette LC (je te confirme que la préparation des cours de prépa me demande énormément de travail et d’investissement), mais ce n’est que partie remise, étant donné l’enthousiasme de ton billet !
@Shelbylee : J’ai vu qu’elle s’était ennuyée, là tu as vraiment deux avis contrastés ! Tu n’as plus qu’à le lire pour te faire ton opinion. Ce n’est pas grave si tu n’as pas lu les livres dont il est question, les références sont explicites. Mais il faudra quand même que tu lises Dickens un jour… 😉
@Miss Léo : Je me doute que tu as plein de travail à faire, pas de problème. J’espère que tu pourras le lire et que tu apprécieras.
Ma participation, juste à temps, j’ai beaucoup aimé ce roman
http://lesptitscartons.canalblog.com/archives/2012/09/20/25143925.html
Emma
@Cartons d’Emma : Merci, je vais lire ton billet tout de suite pour bien commencer ma journée !
Beaucoup de succès sur les blogs anglophones! Je suis en attente depuis des siècles à la bibliothèque… mon tour viendra et j’ai très hâte!!!
@Jules : Les échos ont été tellement bons que tout le monde veut le lire ! C’est le problème des bibliothèques, j’espère que tu l’auras bientôt.
Ca a l’air très bien évidemment… Bon ben tu m’as eue une fois de plus.
@Lilly : Et ça n’a pas que l’air très bien ! Je pense vraiment que tu vas aimer.
J’ai lu du pour et du contre sur ce roman mais tu me donnes envies. J’adore cette époque.
@Manu : Je suis comme toi, c’est une époque que j’affectionne tout particulièrement. L’ambiance y est bien rendu et c’est aussi pour cela que je l’ai beaucoup aimé.
Encore un avis positif sur ce livre, qui décidément me tente beaucoup !
@Céline: C’est vrai que je ne suis pas très originale, j’ai aimé comme beaucoup. Mais je trouve que ces avis sont mérités, c’est un bon roman américain comme je les aime !
Tu me donnes très très envie de le lire. Je le note 😉
@Patacaisse : J’espère que tu pourras t’y rendre, c’est un moment très plaisant assuré !