La prisonnière de la tour de Boris Akounine

« La prisonnière de la tour » de Boris Akounine est un recueil de trois nouvelles dont le héros est Eraste Pétrovitch Fandorine. Un homme possédant des dons analytiques remarquables et une « beauté suffocante ». Akounine rend hommage à trois grands auteurs de romans noirs à travers ses nouvelles.

La première, intitulée « Conversation de salon », est dédiée à Edgar Allan Poe. Lors d’une réunion mondaine, Fandorine va résoudre une énigme qui défraya la chronique. Une jeune aristocrate a disparu du jour au lendemain sans laisser de trace. La vérité se révèlera des plus macabres.

La deuxième nouvelle, « De la vie des copeaux », est un hommage à Georges Simenon. Fandorine est engagé pour découvrir la cause du décès de trois personnes. L’une d’elles est un chef d’entreprise dans les chemins de fer et son fils soupçonne un concurrent de l’avoir éliminé. Fandorine se fait alors passer pour un stagiaire afin d’espionner l’entourage du défunt. Il s’avèrera que la raison des décès n’a pas grand chose à voir avec les chemins de fer mais beaucoup plus avec la passion amoureuse.

La dernière, qui donne son titre au livre, est la plus longue et la dédicace est pour Maurice Leblanc. Vont se rencontrer dans cette histoire trois génies : Sherlock Holmes, Arsène Lupin et Eraste Fandorine. Les petites cellules grises fonctionnent à plein régime. Nous sommes le 31 décembre 1899 et un navire, portant à son bord Holmes et Watson, fait escale à St Malo. Ils ont été appelés par M. des Essars, châtelain menacé par Arsène Lupin. Il doit remettre toute sa fortune à notre gentleman cambrioleur sans quoi son château explosera à minuit. Le problème c’est que sa fille est immobilisée suite à une chute et est intransportable. Elle se trouve dans une tour au passage quasiment impraticable. Sherlock doit trouver une machine infernale dans le dédale du château. Mais il ne sera pas seul à la chercher puisque des Essars a également engagé Fandorine. Watson est vexé et veut rentrer à Londres, ce qui n’est pas le cas de Holmes. « – Pour rien au monde ! Désormais, la tâche qui m’attend devient encore plus intéressante. Fandorine est un détective extrêmement expérimenté, je m’intéresse depuis toujours à ses exploits. (…) Ce qui me manque le plus dans mon activité de détective c’est l’émulation intellectuelle. Avec qui voulez-vous que je rivalise, avec l’inspecteur Lestrade ? Et vous voudriez que je renonce à une telle affaire ! »  Nous assistons alors à une véritable course contre la montre à la recherche de la bombe du nouvel an.

Même si les deux premières nouvelles sont très agréables, c’est bien entendu à la lecture de la dernière que j’ai pris le plus de plaisir. Tour à tour, le récit se fait sous la plume de Watson ou sous celle de Massa, l’ami de Fandorine. Celui-ci découvre que Watson réussit à publier les aventures de son ami et décide d’en faire de même. Chacun défend bien entendu son poulain et le trouve plus intelligent que l’autre. C’est finalement à une bataille d’orgueil que nous assistons sous le regard amusé et filou de Lupin. C’est un pur régal de les voir s’affronter tous les trois et vraiment très drôle. Les personnages sont bien campés : Sherlock est toujours aussi secret et ironique, Arsène est malicieux et roublard (une bonne connaissance du personnage nous aide d’ailleurs à percer une partie du problème) et Fandorine est élégant et vif. Boris Akounine s’est beaucoup amusé à écrire cette nouvelle, ça se sent puisque nous nous amusons également à la lire.

Merci aux éditions Points et à Jérôme.

Hiver russe

6 réflexions sur “La prisonnière de la tour de Boris Akounine

  1. ça à l’air bien ce receuil de nouvelles. Ton blog est comme une boutique de jouets. Je ne sais plus quoi choisir. Toute la période victorienne m’intéresse. J’ai en ce moment très envie de lire Sherlock Holmes depuis que j’ai visionné la série moderne de la BBC et que je suis allée visiter le musée à Londres qu’il lui ai dédié.

    • C’est sûr que si tu t’intéresses à la période victorienne, tu vas être servie sur mon blog ! Je suis également passionnée par cette période. J’ai adoré la version moderne de Sherlock, j’ai les DVDs des 2 saisons et je ne m’en lasse pas ! Sherlock Holmes est un de mes personnages préférés et j’avais beaucoup aimé visiter sa demeure à Londres.

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