Ethelred Tressider est un écrivain à multiples facettes. Sous son propre nom il écrit des polars, sous celui de J.R. Elliot des romans policiers historiques se déroulant pendant le règne de Richard II, enfin il écrit des romans à l’eau de rose sous le pseudonyme de Amanda Collins. Au moment où l’inspiration semble lui faire défaut, l’ex-femme d’Ethelred disparait. Une fiat rouge de location a été retrouvée près d’une plage du West Sussex où réside Ethelred. A l’intérieur de la voiture, Geraldine ex Tressider a laissé une lettre d’adieu laissant penser à un suicide. Son corps n’a pourtant pas été retrouvé. Malgré l’écriture de romans policiers, Ethelred n’a pas l’intention de se mêler de l’enquête. Mais c’était sans compter sur la curiosité insatiable de son agent, Elsie Thirkettle. Le pauvre Ethelred est donc bien obligé de s’impliquer.
« J’aime bien les policiers. Je ne fais pas partie de ces auteurs dont les héros sont des flics empotés et incompétents qui sont obligés de se faire aider par des détectives amateurs pleins de flair. Je n’en vois pas l’intérêt. Le détective amateur n’a jamais existé. Je ne connais pas une seule affaire (et j’en ai désormais étudié beaucoup) dans laquelle une vieille dame célibataire vivant à St Mary Mead ait apporté le moindre indice à la police. (…) On attrape les meurtriers après des enquêtes au porte-à-porte et des heures fastidieuses à décortiquer image par image les enregistrements de caméras de sécurité. Ou bien, si vous avez de la chance, c’est un très estimé confrère qui vous balance des noms. La police, du moins à ce que j’en ai vu, prend rarement la peine de réunir tous les suspects dans le salon d’une maison de campagne pour annoncer ses conclusions. » Et voilà comment Ethelred Tressider et L.C. Tyler balaient d’un revers de main les Miss Marple, Hercule Poirot, Sherlock Holmes et autre Lord Peter Wimsey ! L’auteur utilise les codes narratifs des romans policiers pour mieux les détourner et les moquer. L’humour est très présent et particulièrement réjouissant. Nous sommes du côté des Monty Python, de la dérision, de l’humour décalé si caractéristique de nos amis anglais. Les répartis sont souvent pince-sans-rires, Ethelred manie avec aisance l’autodérision (décrivant un ancien camarade d’école : « Il était grand, blond, aristocrate et d’une beauté invraisemblable. J’étais grand. »), tandis que Elsie est d’une verve truculente.
Mais le premier roman de L.C. Tyler ne se contente pas d’être drôle. L’intrigue policière tient parfaitement la route. L’auteur multiplie les pistes et les sources. Elsie prend par moments en charge la narration de l’enquête pour élucider la disparition de Geraldine. Se glissent également dans le récit des pages du dernier roman policier écrites par Ethelred. Rien de spectaculaire dans l’intrigue et ses retournements de situation mais tout se tient et les suspects se succèdent devant les yeux de Elsie et Ethelred. Il faut dire que Geraldine n’est pas un personnage sympathique, Elsie la surnomme « la salope », et on comprend qu’elle aie de nombreux ennemis.
« L’étrange suicide dans une Fiat rouge à faible kilométrage » est un premier roman tout à fait réjouissant à l’humour décalé so english !
Je ne suis d’habitude pas attirée par les titres longs. Mais cette chronique me donne envie de changer d’avis!
Je trouve le titre très rigolo, c’est ça qui m’avait attirée la première fois que je l’ai vu !
Je n’en peux plus de ces titres à rallonge !!!!!
Oui mais celui-ci est tellement drôle !
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