Stanislas Demba est amoureux de Sonia, malheureusement celle-ci le quitte pour Georg Weiner avec qui elle prévoit d’aller à Venise. Seule solution pour reconquérir sa belle : Stanislas doit trouver assez d’argent avant la fin de la journée pour emmener lui-même Sonia en voyage. La situation de Stanislas se complique lorsqu’il essaie de vendre à un brocanteur un livre emprunté à la bibliothèque universitaire. La police arrive chez le brocanteur et lui passe les menottes. Stanislas réussit à s’échapper. Commence alors une course contre la montre, Stanislas parcourt Vienne en tout sens pour récolter de l’argent, tout en essayant de masquer ses poignets entravés.
Leo Perutz, né à Prague en 1882, n’est pas aussi connu que son contemporain Frantz Kafka et c’est fort regrettable. « Le tour du cadran » est un véritable tour de force. En vingt chapitres, on suit les errances de Stanislas Demba, anti-héros par excellence. Chaque chapitre est une situation, une scène différente. Stanislas tente de se nourrir (formidable scène dans un café où Demba se construit littéralement une muraille avec des annuaires et des bottins mondains), de se faire payer son salaire de professeur (il se trouve ingénieux en bandant ses mains pour faire croire à une brûlure, il oublie seulement qu’il est précepteur chez un médecin qui veut bien évidemment le soigner), de gagner aux dominos, etc… Mais à chaque fois, la chance se dérobe sous les pieds de Stanislas, toutes ses tentatives échouent lamentablement et à la fin de la journée il n’a pas assez d’argent en poche pour partir en voyage avec Sonia. Pire ses mains sont toujours menottées et la police est à ses trousses. La fatalité semble poursuivre notre héros de manière implacable. Du rire à la tragédie, Leo Perutz entraîne Stanislas Demba dans un engrenage infernal où il perd pied et son calme au fur et à mesure de la journée. Les péripéties s’enchaînent à un rythme effréné : ni Stanislas ni le lecteur n’ont le temps de reprendre leur souffle. Alfred Hitchcock s’est intéressé et s’est inspiré de ce roman. Ce n’est guère étonnant car il appréciait les intrigues où un personnage lambda est plongé dans une situation extraordinaire.
« Le tour de cadran » est le récit rythmé d’une journée qui vire au cauchemar dans la vie de Stanislas Demba, étudiant en lettre à Vienne. L’originalité de sa construction, l’inventivité dans les situations, l’ironie et le grotesque de ces dernières faisaient déjà de ce roman un très grand livre, sa fin l’élève au niveau des chefs-d’oeuvre.
Wow, je suis très emballée par ta chronique! Il a l’air formidable, je le note dans ma WL 😀
Tant mieux ! J’avais vraiment envie de faire découvrir cet auteur et j’espère que tu aimeras !
Idem qu’AnGee, je suis aussi tentée !
Super, je suis contente de t’avoir donné envie !