Une femme simple et honnête de Robert Goolrick

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Dans le Wisconsin, à l’automne 1907, Ralph Truitt attend l’arrivée d’un train. Dans celui-ci se trouve sa future femme. Veuf depuis vingt ans, Ralph Truitt a décidé de mettre une petite annonce dans un journal de Chicago. Il n’en pouvait plus des nuits à dormir seul, des appétits de son corps qu’il ne pouvait pas contenter. Sur le quai de la gare froid et enneigé, Catherine Land apparaît. Elle s’était décrite comme une femme simple et honnête et elle avait joint une photographie. La première surprise de Ralph, c’est que la femme qui se dirige vers lui n’est pas la même que celle de la photo. Catherine est une très belle femme au teint lumineux et sans défauts, une femme attirant les regards et qui peut créer des ennuis. Ce n’est pas ce que Ralph Truitt recherchait et il n’est pas au bout de ses découvertes concernant sa nouvelle épouse.

La quatrième de couverture compare le premier roman de Robert Goolrick aux deux chefs-d’oeuvre des sœurs Brontë, « Jane Eyre » et « Les hauts de Hurlevent ». Il y a dans ce roman, comme dans celui de Charlotte, des secrets sur le passé des personnages, qui pèsent, qui influent sur leurs décisions, sur leur façon d’être par rapport aux autres. Et la comparaison avec le roman d’Emily me semble tout à fait intéressante même si les intrigues des deux livres n’ont rien en commun. « Une femme simple et honnête » est effectivement un roman sur la haine et la vengeance. Trois vies y sont totalement imbriquées : Ralph qui se déteste pour la manière dont il a traité son fils qui a quitté la maison et avec qui il souhaite se réconcilier, Antonio le fils de Ralph qui veut se venger de son père, et Catherine, l’instrument de cette vengeance. Contrairement à ce que sa belle et douce couverture pouvait laisser présager, « Une femme simple et honnête » est un livre rempli de violence : celle des sentiments, des actes, des désirs et du climat. Le désir sexuel, la frustration de celui-ci sont effectivement au centre des destins des trois personnages et les lient inextricablement. Le désir décide de leur choix, de leurs vies passées et futures. L’hiver fait également faire n’importe quoi aux habitants du Wisconsin. L’interminable saison, les couches épaisses de neige, le froid intense rendent fous les habitants. Ralph lit tous les soirs les faits divers tragiques de la région à Catherine : des suicides, des meurtres, des infanticides, des amputations, le climat exacerbe la violence et la brutalité.

« Une femme simple et honnête » est un roman très sombre, très violent où les personnages flirtent avec le meurtre et la folie. Malgré le drame inévitable vers lequel ils se précipitent, ce premier roman, parfaitement maîtrisé, est aussi celui de la rédemption.

13 réflexions sur “Une femme simple et honnête de Robert Goolrick

  1. J’avais beaucoup aimé le début, mais ma lecture était un peu gênée par la ressemblance de l’intrigue de ce livre avec celle de la « Sirène du Mississippi », du coup, je calquais les deux histoires et j’ai fini par me perdre !

    • J’ai vu le film de Truffaut mais je me souviens mal de l’intrigue de la « Sirène du Mississippi ». Du coup, je n’ai pas été gênée comme toi.

  2. La couverture est très belle donc je pense que j’aurais feuilleté ce livre en librairie, mais maintenant que j’ai vu ton avis, je pense me l’offrir!

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