Bilan livresque et films de mai

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Un mois de mai sous le signe du polar avec le réaliste et inquiétant « Pur » d’Antoine Chainas mais aussi avec la toujours surprenante Joyce Carol Oates dont le dernier roman « Valet de pique » est un hommage au genre et aux romans fantastiques. J’ai retrouvé deux auteurs que j’affectionne : Ian McEwan dont j’ai découvert le « Délire d’amour » pour le blogoclub du 1er juin et Maggie O’Farrell dont le dernier roman est paru récemment. J’ai saupoudré le tout d’un peu d’âge d’or des Pays-Bas et par la poursuite de ma lecture des Rougon-Macquart.

Encore une fois, l’éclectisme l’emporte au niveau cinématographique avec deux coups de cœurs extrêmement différents :

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Ce documentaire montre un groupe d’étudiants qui va participer à au concours Eloquentia qui récompensera le meilleur orateur de Seine St Denis. C’est passionnant de voir ces jeunes gens prendre possession de la langue, apprendre à jouer avec. C’est également émouvant de découvrir leurs parcours souvent douloureux et difficiles. Leur préparation pour Eloquentia semble une respiration, un moyen de s’évader de leur quotidien. Et ils sont absolument bluffants. Les joutes oratoires du concours sont d’un très haut niveau, j’admire leur maîtrise de la langue et leur formidable imagination. On rit, on est ému, épaté, bref un documentaire à voir absolument.

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Un couple part en vacances dans une communauté zadiste en Ardèche où un ancien ami s’est établi. Le campement a été construit pour empêcher la construction d’un complexe aquatique. L’acclimatation du couple est un peu délicate : pas de portable ou de tablette, ateliers portant par exemple sur les règles, enfant sans prénom afin qu’il ne soit pas figé dans une identité sexuelle. Tout se complique lorsque le groupe découvre qu’une pandémie a décimé le reste de la planète. Si, comme moi, vous avez aimé « Platane », vous allez vous régaler avec « Problemos ». Eric Judor utilise encore son personnage odieux, dragueur et de mauvaise foi. Son humour est souvent absurde et régressif. Il est bien épaulé par les autres acteurs notamment la formidable Blanche Gardin qui a également écrit le scénario. Ça change de comédies franchouillardes avec Christian Clavier et au moins on se marre franchement !

Et sinon :

  • A quiet passion de Terence Davies : Le dernier film de Terence Davies nous montre la vie de la poétesse Emily Dickinson, de son adolescence à sa mort. On la voit évoluer au sein de sa famille essayant de résister à la pression sociale et religieuse. Elle cherche à exprimer son originalité, sa singularité par le biais de ses mots. Le film est esthétiquement splendide, la reconstitution est soignée. Il montre une Emily Dickinson dans tout la complexité de son âme : ses joies, ses souffrances (morales et physiques), ses doutes, son talent. Le personnage n’est pas embelli, elle est parfois difficile à comprendre tant elle est torturée. C’est un personnage à la Brontë : passionnée, étouffée par des carcans dont elle ne peut s’extirper par loyauté envers sa famille. Le film souffre de quelques longueurs mais la performance de Cynthia Nixon est remarquable.

 

  • Get out de Jordan Peele : Un jeune homme noir va faire la connaissance de la famille bourgeoise de sa fiancée blanche. Le weekend commence mal puisque le couple a un accident avant d’atteindre l’immense demeure familiale. Il percute un cerf et le couple le regarde agoniser sur le bas de la route. La famille se montre accueillante, trop pour être parfaitement honnête. Petit à petit, l’atmosphère devient de plus en plus étrange. « Get out » est un thriller étonnant, presque fantastique. Le scénariste retourne les clichés habituels sur le racisme, les blancs envient les qualités physiques du jeune fiancé noir et veulent se les approprier. Le film est bien mené, la tension et le malaise s’insinuent lentement pour s’achever de manière surprenante.

 

  • Braquage à l’ancienne de Zach Braff : Trois amis de longue date, bientôt octogénaires, sont mis en grande difficulté lorsque leurs pensions de retraite sont suspendues. L’un d’eux a l’idée saugrenue de braquer une banque après avoir lui même assisté à un braquage. L’âge des protagonistes donne l’occasion de revisiter les scènes de mise en place du braquage. Le film est un divertissement sympathique qui nous donne le plaisir de revoir à l’écran Michael Caine et Morgan Freeman.

2 réflexions sur “Bilan livresque et films de mai

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