« Mères, filles. Sept générations » est la saga de la famille Sackville-West au travers des destinées des femmes. En écrivant ce livre, Juliet Nicholson, petite-fille de Vita Sackville-West, s’inscrit dans une tradition familiale : « Coucher sa vie sur le papier est de tradition ancienne dans notre famille. Mon arrière-grand-mère Victoria tint un journal et rédigea un recueil de souvenirs ; sa fille, ma grand-mère Vita, écrivit plusieurs livres sur ses aînées, dont une biographie commune de ses mère et aïeule, où elle inséra des souvenirs de ses jeunes années. De plus, elle utilisa (à peine travestie) son expérience autobiographique dans ses romans. Mon père consacra une grande partie de sa vie professionnelle à écrire sur sa famille et à mettre en forme des livres écrits par des proches, ajoutant un portrait du mariage de ses parents aux mémoires inédits de sa mère. »
Juliet Nicholson nous présente son arbre généalogique féminin par ordre chronologique. On débute donc avec la flamboyante Pepita dans le Malaga du XIXème siècle, pour ensuite découvrir la vie de Victoria entre l’Angleterre et les États-Unis, puis celle de l’originale Vita pour terminer avec la mélancolique Philippa, la mère de l’auteure. Cette dernière sert de pivot entre les aïeules, ses filles et sa petite-fille.
A travers le récit des vies des femmes de sa famille, Juliet Nicholson s’interroge sur les notions de filiation et sur les schémas qui ont pu influer sur sa propre destinée. On constate que les femmes sont souvent prises au piège du rôle social qu’on leur impose (Pepita ne pourra jamais épouser son amant et père de ses enfants, Victoria devra compenser l’absence de sa mère auprès de son père, etc…). Les maris ne sont bien souvent pas à la hauteur du fort caractère de leurs femmes et de leur envie d’indépendance (Philippa totalement délaissée par Nigel Nicholson souffrira terriblement de sa solitude). En revanche, les hommes de la famille sont exemplaires avec leurs enfants et sont de véritables piliers pour eux.
Ce qui se détache également du livre, c’est le fort attachement des femmes pour les lieux où elles vivent : Knole et ensuite Sissinghurst à partir de Vita , celle-ci étant la seule fille du couple Victoria/Lionel Sackville-West, Knole revient à une autre branche de la famille. Ces propriétés sont les liens qui relient les générations entre elles et elles deviennent des lieux de mémoire.
@Kevin Sinclair’s pictures of Sissinghurt Castle garden
« Mères, filles. Sept générations » nous offre de magnifiques portraits de femmes, toutes attachantes et singulières. Mon seul regret tient au fait que les portraits des aïeules sont trop courts, elles sont tellement intéressantes que l’on aimerait les côtoyer plus longuement.
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Je ne connais pas du tout ce livre ni son auteur. Il a l’air très intéressant. J’aime beaucoup lorsque les maisons/domaines ont une place importante.
Je pense qu’il te plairait Fanny, la vision de la femme à travers les époques notamment et Vita of course !
Bien entendu, je veux le lire. Mais je pense que je vais lire davantage de livres de Vita Sackville West avant de me lancer dans ça.
Ça, c’est vraiment une excellente idée ! 😉