Lane Fielding revient vivre chez ses parents à Waddell, Floride, à la suite de son divorce. Dès la fin de l’adolescence, elle s’était très vite mariée et était partie vivre à New York. La rapidité de son mariage a tout à voir avec son envie de fuir Waddell. Les Fielding habite une grande demeure historique qui appartenait à leurs ancêtres, propriétaires terriens esclavagistes. Pour compléter ce lourd passé, le père de Lane, Neil, était directeur d’une école de correction où des garçons étaient battus et dont certains sont enterrés à côté de l’école. D’anciens pensionnaires, devenus adultes, ont porté plainte contre Neil. L’atmosphère n’est donc pas au beau fixe lorsque Lane revient avec ses deux filles. Peu de temps après son retour, une jeune étudiante disparaît, ce qui ravive d’anciennes histoires douloureuses.
Le roman de Lori Roy se développe autour de différents narrateurs : Lane, Erma sa mère, Talley sa fille cadette et Daryl, un jeune homme inquiétant qui travaille dans l’une des églises de la ville. Nous découvrons donc l’intrigue selon des prismes variés, ce qui aurait pu rendre le roman rythmé et haletant. Malheureusement, ce n’est pas le cas du tout. L’intrigue principale, l’enquête sur la disparition de l’étudiante, est totalement noyée par deux autres problématiques : qu’est-il arrivé aux garçons de la maison de correction ? Quel événement a marqué l’enfance de Lane ? Ces deux lignes narratives questionnent les secrets de famille, les choix de vie. L’enquête passe au second plan et n’attise donc pas notre curiosité. Le rebondissement final se laisse deviner bien en amont et participe à notre désintérêt. De plus, les personnages sont sans consistance, sans profondeur. Seule Talley, jeune fille intelligente et curieuse, semble réellement exister.
« Sous les eaux noires » est un polar lent qui dilue l’enquête principale dans d’autres problématiques et dont les personnages ne sont pas du tout incarnés. Un roman qui sera certainement très vite oublié.
Zut pour le flop 😦
On ne peut malheureusement pas gagné à tous les coups !