Étés anglais de Elizabeth Jane Howard

étés

« Étés anglais » est le premier tome d’une saga familiale qui en comprend cinq, écrite entre 1990 et 2013 par Elizabeth Jane Howard. Ce volume nous présente deux étés de l’entre-deux-guerres dans la propriété des Cazalets, Home Place, dans Sussex. Trois générations s’y retrouvent : William, dit le Brig et sa femme alias la Duche, attendent l’arrivée de leurs trois fils Hugh, Edward et Rupert accompagnés de leurs épouses et de leurs enfants, Rachel, leur fille célibataire, vit avec eux. Un bataillon de domestiques les entoure et les accompagne de Londres à Home Place.

Les étés 1937 et 1938 sont légers, insouciants (« The light years » est le titre en vo), les journées des Cazalets s’écoulent entre pique-nique, tennis, baignade, lecture et les différents repas. Mais ce que souligne parfaitement le premier volet de The Cazalet Chroniques, c’est qu’il s’agit d’un moment charnière, d’une époque au bord du basculement. L’ombre de la première guerre mondiale plane sur les Cazalets : Edward et Hugh en sont revenus, ce dernier y a perdu une main et y a gagné de terribles migraines. Il est le seul à pressentir l’arrivée d’une autre guerre mondiale qui va balayer l’ordre établi. La position des femmes souligne également cet entre-deux. La Duche et ses brus vivent  selon les règles de l’époque victorienne, elles sont des épouses à qui incombent la bonne tenue du foyer, l’éducation des enfants. Rachel, en tant que célibataire, se doit de sacrifier sa vie au confort de ses parents. Mais les petites-filles se montrent déjà plus ambitieuses, plus indépendantes comme Louise et Polly qui veulent avoir un véritable métier.

Mais le cœur du roman, ce sont les portraits des différents protagonistes. L’auteure nous offre une fantastique galerie de personnages (les Cazalets et les domestiques) présentés avec empathie, une grande profondeur psychologique et une subtile élégance. Chacun a une véritable épaisseur, chacun prend vie dans les pages de « Étés anglais ». J’ai tout particulièrement apprécié les portraits des enfants qui sont très réussis. Leur fantaisie, leur créativité mais également leur lucidité m’ont séduite. Tout sonne juste dans ce roman. Et sous l’alanguissement et l’harmonie de l’été, couvent les rancœurs, les mensonges, les regrets et bien pire encore.

Le premier tome s’achève au moment des accords de Munich et je suis impatiente de savoir ce que le destin réserve aux Cazalets et de retrouver la plume fluide, vive, précise de Elizabeth Jane Howard.

Traduction Anouk Neuhoff

7 réflexions sur “Étés anglais de Elizabeth Jane Howard

  1. Je suis en train de le finir (ouf je ne l’ai pas laissé traîner dans la PAL) et j’adore cette lecture ! Tu en parles merveilleusement bien.

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  3. Je crois que j’ai acheté ce roman… ça me dit quelquechose. Il faut que je le lise. Je vais peut-être commencé celui-ci après le challenge autumn pumpkin. Il faut que je le retrouve je l’ai vu sur mes étagères récemment.

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