Peintre Paul vit en ermite, loin de la société qui pourrait l’écarter de son seul et unique but : sortir ses pinceaux, son chevalet et partir arpenter la garrigue pour trouver son sujet. Il est peu aimable Peintre Paul, il rabroue tous ceux qui tentent de l’approcher : son jardinier, sa cuisinière Rose qui ose toucher à ses pommes, le docteur Gachet qui lui vante les mérites du Hollandais d’Arles qu’il déteste, son vieil ami Renoir qui passe sans prévenir. Personne ne trouve grâce à ses yeux sauf Bazille qui a eu la mauvaise idée de mourir au front. Peintre Paul est âgé, bougon et intransigeant lorsqu’il s’agit de peinture.
« Trois jours dans la vie de Paul Cézanne » nous offre un portrait saisissant du peintre entre sublime et trivialité. Paul Cézanne est habité par la peinture, qu’il marche, qu’il mange, qu’il dorme, il ne pense qu’à ça. Les couleurs, la lumière, la touche, rien n’a autant d’importance dans sa vie. Cézanne est viscéralement un peintre. Face à cette vocation profonde, Mika Biermann nous montre un homme en chair et en os, un homme âgé qui néglige son apparence, qui vit dans le dépouillement et qui a peur des autres. Paul Cézanne apparaît profondément humain, ses défauts et ses qualités le rendent infiniment touchant.
« Trois jours dans la vie de Paul Cézanne » est un court texte, espiègle, vibrant de sensations, d’odeurs, de couleurs et de l’humanité faillible du peintre de la Montagne Sainte Victoire.