Après la mort de leur mère, Marie-Claire et sa sœur furent abandonnées par leur père et amenées au couvent. Une fois là-bas, les deux sœurs n’eurent plus aucun contact, l’aînée n’ayant que peu d’affection pour sa cadette. Malgré la rudesse de la vie au couvent, Marie-Claire s’adapte, grandit sous le regard bienveillant de sœur Marie-Aimée. L’enfant découvre le plaisir de la lecture, de l’étude. Sœur Marie-Aimée aimerait la voir poursuivre des études et propose qu’elle travaille dans un magasin de modes où M. le curé pourrait venir régulièrement pour l’instruire. Mais la mère supérieure en décide autrement : Marie-Claire sera bergère dans une ferme de Sologne.
Grâce aux éditions Talents Hauts et leur collection « Les plumées », j’ai eu le plaisir de découvrir « Marie-Claire », premier Prix Femina que Marguerite Audoux reçu en 1910. Il a été vendu à 100 000 exemplaires à l’époque et pourtant je n’en avais jamais entendu parler. « Marie-Claire » est un roman autobiographique, l’autrice fut elle-même orpheline, bergère puis couturière. Son manuscrit, qu’elle gardait dans sa machine à coudre, finit par atterrir dans les mains d’Octave Mirbeau qui le fit publier (les éditions Talents Hauts ont d’ailleurs eu l’excellente idée d’ajouter à la fin la belle préface de l’édition de 1910 signée Mirbeau).
Marguerite Audoux nous raconte le destin d’une enfant, puis d’une jeune femme qui subit son destin avec courage et abnégation : elle passe de la demeure familiale au couvent, puis dans la ferme de Sologne où elle sera bergère puis domestique. Le texte est ancré dans le réel, dans la vie quotidienne de Marie-Claire. Et l’autrice sait se mettre à hauteur d’enfants (la jeune fille ne comprend pas certaines choses notamment ce qui se passe entre la sœur Marie-Aimée et le curé), elle ne réinterprète pas les évènements avec ses yeux d’adulte. Le récit de Marie-Claire est emprunt de sincérité et cela transparait dans le style. L’écriture de Marguerite Audoux est d’une grande simplicité, d’une grande économie de moyen et cela la rend très moderne. L’autrice sait également, en peu de mots, décrire ses personnages et leur donner de l’épaisseur. Quoique la vie réserve à Marie-Claire, le texte ne tombe jamais dans le pathos, la sobriété et la pudeur sont toujours de mise.
A la fin de « Marie-Claire », l’héroïne va tenter sa chance à Paris et je lirai avec grand plaisir la suite intitulée « L’atelier de Marie-Claire » également republiée dans la collection « Les plumées ».
jamais entendu parler non plus, je vais pister ce livre à la bibli!
Quel souvenir. J’ai lu ce livre il y a une cinquantaine d’années. Bien que je l’avais oublié je me souviens que j’avais beaucoup aimé cette lecture.C’était l’époque où je découvrais Gilbert Cesbron, Pierre Benoît, Henri Troyat, Bordonove, Henri Bosco et bien d’autres auteurs dont on ne parle plus mais qui m’ont fait passer de merveilleux moments.
cela donne envie de découvrir!
Un livre important dans l’histoire littéraire, injustement méconnu. C’est assez génial qu’il soit remis à l’honneur par cette maison d’édition.