« C’est en Égypte qu’Arthur Lomax contracta l’habitude qui, à la suite d’expériences diverses, le conduisit finalement à l’échafaud. » C’est dans son club que notre héros croise le chemin de M. Bellamy. Ce dernier partait en bateau pour l’Égypte et l’un de ses passagers lui avait fait faux bond. Il proposa donc à Arthur Lomax de l’accompagner modifiant ainsi la destinée du jeune homme.
« Séducteurs en Équateur » est une étrange novella qui ne ressemble en rien à ce que Vita Sackville-West a l’habitude d’écrire. Ce texte fut le premier qu’elle publia à la Hogarth Press, la maison d’édition des Woolf. « Séducteurs en Équateur » est d’ailleurs dédié à Virginia Woolf. Et on sent que Vita Sackville-West a voulu rendre hommage ou faire un clin d’œil à son amie. L’autrice s’est en effet inspiré du stream of consciouness de Virginia mais en le maitrisant moins bien !
L’idée de départ de ce texte me plaisait beaucoup : qu’a fait Arthur Lomax pour finir sur l’échafaud ? Mais Vita n’est pas Agatha Christie et elle nous le dit très clairement ! Ce qui l’intéresse ici, c’est de questionner la perception de la réalité qui diffère d’une personne à l’autre. Arthur Lomax découvre lors de son voyage en Égypte qu’il peut travestir la réalité pour la rendre plus agréable. La métaphore utilisée par Vita est légèrement trop appuyée et des ellipses rendent la narration un peu étrange. « Séducteurs en Équateur » finit par ressembler uniquement à un exercice de style.
Ce texte de Vita Sackville-West est une curiosité pour ses admirateurs mais je vous déconseille de commencer par lui si ne l’avez jamais lue.
Traduction Brigitte Carcenac de Torné