Feu de Maria Pourchet

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Laure a quarante ans, deux filles, un mari, une maison à Ville-d’Avray et un emploi de maître de conférences à l’université de Cergy. Clément a cinquante ans, un chien nommé Papa et un travail dans une banque, très rémunérateur et ennuyeux. A priori, ces deux-là n’auraient jamais du se croiser. Pourtant, leur rencontre va bouleverser leurs vies. Après l’avoir invité au restaurant, Laure convie Clément à participer à un colloque. Le courant passe bien entre eux. Une étincelle qui va rapidement se transformer en passion incandescente et dévorante.

L’intrigue de « Feu » est à priori des plus ordinaires : un adultère, une femme qui a tout pour être heureuse et qui pourtant rêve d’une autre vie. Et pourtant, Maria Pourchet réussit à rendre très singulier son dernier roman. Chacun des deux personnages prend la parole à tour de rôle : Laure se questionne, analyse la situation à la deuxième personne du singulier, tandis que Clément s’adresse à son chien et parfois à sa mère dans un monologue névrosé. Les moindres détails, les moindres soubresauts de cette passion, qui naît entre eux, sont disséqués par l’autrice. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette histoire d’amour ou de sexe, n’est guère enviable. Mensonges, lâcheté, dérobade, mesquinerie l’émailleront, les moments heureux sont peu nombreux et ne durent jamais. Marie Pourchet use de beaucoup de cruauté, de cynisme (ou d’une extrême lucidité) dans son texte. Ses deux personnages n’avaient que peu d’aptitudes pour la joie ou le bonheur. Clément est perpétuellement en train de se dénigrer, il a déjà abdiqué et ne croit plus en rien. Laure s’enflamme sans réfléchir aux conséquences, comme une adolescente qui se fiche de blesser ses proches.

En plus de ses éléments, la langue fait l’originalité de ce roman. Elle est rapide, cinglante, incandescente et nous happe. Peut-être est-elle un peu froide à force de cynisme et m’a empêchée d’éprouver de l’empathie pour Laure et Clément.

« Feu » est un texte bouillonnant, flamboyant par sa langue et sa construction qui m’a néanmoins laissée un peu à distance.

2 réflexions sur “Feu de Maria Pourchet

  1. Mes quelques connaissances qui ont lu ce titre ont les mêmes réticences, voire plus … Et mon unique expérience de lecture de cette autrice, avec Les impatients, n’a pas été convaincante non plus ! Pas pour moi, donc, malgré le succès qu’elle semble rencontrer.

  2. je l’ai vu à ma bibli, mais on m’a grillé la priorité! ^^ j’en ai lu beaucoup de bien, et tu apportes un autre son de cloche, c’est toujours intéressant. je le pisterai quand même…

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