Pierre, le narrateur, embarque à Naples sur le voilier de son frère Jean. Le premier est accompagné par sa nouvelle compagne Lone, une thésarde suédoise, tandis que le second navigue avec Jeanne, qui partage sa vie depuis sept ans. Celle-ci a fréquenté Pierre avant de rencontrer Jean. Dans la chaleur étouffante d’un été napolitain, le bateau quitte le port pour prendre la direction de Capri. « Pour nous distraire, Jeanne nous invita à regarder le Vésuve au loin. Le volcan ressemblait à un volumineux nuage de brume. Mon regard glissa sur la côte, embrassant d’un coup toute la baie ouverte sur le large. Ce n’était pas seulement de Naples que nous nous éloignions, mais de la terre elle-même, ferme et rassurante. »
Après avoir découvert Vincent Almendros avec « Faire mouche », je le retrouve avec grand plaisir dans « Un été ». Cet auteur a l’art de mettre en place des atmosphères intrigantes, troubles en peu de pages et avec une belle économie de moyen. « Un été » évoque « Plein soleil » de René Clément par son côté thriller à ciel ouvert. Nos quatre personnages sont coincés sur un bateau de taille réduite. L’ambiance devient rapidement irrespirable entre canicule et tension dramatique. L’ancienne relation entre Jeanne et Pierre est au cœur de ce huis-clos. Les corps se croisent, se frôlent, s’électrisent. Et la marque de fabrique de Vincent Almendros est la qualité de ses chutes qui surprennent, saisissent le lecteur. C’est bien le cas ici avec une fin bien cruelle pour le narrateur.
En peu de mots, Vincent Almendros nous plonge dans une atmosphère où règne le malaise et le malentendu. Tout est fait avec talent, subtilité et suggestion.