La pelouse de camomille de Mary Wesley

la pelouse de camomille

Comme chaque été, Helena et Richard Cuthbertson attendent leurs neveux et nièces. La pelouse de camomille, qui s’étend derrière la maison jusqu’aux falaises de Cornouailles, est le lieu de jeux entre cousins, de paresse au soleil, de discussions enflammées. Mais en ce mois d’août 1939, les conversations s’orientent vers la possibilité d’une nouvelle guerre. Richard, qui a perdu une jambe durant la précédente, refuse de croire en cette possibilité. Son neveu Oliver revient du front espagnol et sait que la guerre est inévitable. Les instants passés durant cet été en Cornouailles ont tous le goût de la fin de l’insouciance.

Je souhaitais depuis longtemps découvrir ce roman de Mary Wesley et il s’est avéré très déconcertant. Je m’attendais à une intrigue dans la lignée du premier tome de la saga des Cazalets ou des œuvres de Nancy Mitford. Et par de nombreux aspects, il correspond bien à l’idée que je m’en faisais. Nous suivons le couple Cuthberton et leurs neveux et nièces durant toute la guerre. En parallèle, nous les retrouvons dans les années 80 se rendant à un enterrement et revenant sur les évènements marquants de leurs vies. Cette narration distille rétrospectivement de la nostalgie, de la mélancolie.

Ce qui est frappant dans « La pelouse de camomille », c’est la liberté de ton de son autrice et des mœurs de ses personnages. Ils semblent tous habités par une rage de vivre et de profiter de chaque instant pendant la guerre. Cela se traduit par des désirs décomplexés et presque toujours assouvis. En clair, tout le monde couche avec tout le monde ! Et la langue de Mary Wesley est extrêmement crue pour parler de sexualité. Les personnages sont incroyablement licencieux et ne sont pas tous sympathiques (Helena est d’une méchanceté ahurissante, Oliver son neveu est très égoïste, Sophy est une jeune fille aguicheuse, Richard aime beaucoup trop toucher les cuisses des jeunes filles). Leur frivolité, leur impertinence sont surprenantes.

Sulfureux, « La pelouse de camomille » est le lieu de toutes les transgressions, de tous les écarts pendant que les bombes tombent sur Londres et la côte de Cornouailles. J’ai apprécié cette lecture (la construction du roman, la complexité et l’analyse approfondie des personnages, la période historique) mais ce roman de Mary Wesley n’est sans doute pas à mettre entre toutes les mains.

Traduction Samuel Sfez

Une réflexion sur “La pelouse de camomille de Mary Wesley

  1. Tout à fait d’accord avec ton avis. Bon, je pense avoir aimé un peu plus que toi, justement en raison de la surprise mais aussi en raison du côté nostalgique.

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