Harriett Frean est fille unique, elle est choyée et protégée durant toute son enfance par son père et sa mère. Une famille idyllique dont les membres sont heureux ensemble, loin du bruit du monde et de la sociabilité. Le temps passe, les années se répètent dans le confort d’un cocon que Harriett ne souhaite en aucun cas quitter. L’élégance morale de ses parents est un modèle qu’elle s’évertue à suivre, préférant sacrifier sa vie personnelle à son idée de la grandeur. Mais que va-t-il advenir de Harriett Frean lorsque ses parents ne seront plus là ?
« Vie et mort de Harriett Frean » est un petit bijou où May Sinclair étudie avec minutie la psychologie de son héroïne. Par petite touches, elle dresse son portrait, nous raconte toute sa vie. Harriett Frean est prisonnière de son milieu social et de sa famille. Mais contrairement aux classiques héroïnes victoriennes, c’est le modèle de la mère qui l’étouffe. Elle habitera avec elle jusqu’au décès de cette dernière (May Sinclair a d’ailleurs vécu la même chose et elle se mit à écrire après la mort de sa mère). Harriett se révèle en réalité orgueilleuse, égoïste, hautaine et incapable de changer. La vie lui offre des possibilités qu’elle laisse passer et plonge peu à peu dans l’immobilisme, la léthargie. May Sinclair fait le portrait de son personnage avec une grande acuité, une précision redoutable dans ses travers. Son héroïne est plus à plaindre que véritablement détestable.
Après avoir aimé « Les trois sœurs », je me suis régalée à la lecture de « Vie et mort de Harriett Frean », qui j’espère ouvrira la voix à de nouvelles traductions de May Sinclair.
Traduction Diane de Margerie
ça donne très envie de le découvrir !
Je ne connaissais pas du tout cette autrice! voilà qui pique ma curiosité… je vais aller voir ça de plus près. Merci!