Checchina est l’épouse d’un médecin romain. Ce dernier est peu prolixe lorsqu’il s’agit de pourvoir aux besoins domestiques. Checchina vit chichement et passe ses journées à entretenir son logis. Elle regarde avec envie son amie Isolina qui papillonne avec insouciance d’un amant à l’autre et dépense sans compter pour ses tenues. Son quotidien va être chamboulé par l’invitation à dîner faite par son mari au marquis d’Aragon. Il espère ainsi augmenter sa clientèle grâce au réseau du marquis. Mais comment recevoir un noble dans un intérieur aussi étriqué ? Checchina s’étant donné beaucoup de mal, le repas se passe bien, trop bien même puisque le marquis propose à la maitresse de maison un rendez-vous galant.
« La vertu de Checchina » est un court roman de Matilde Serao qui, comme ceux de Maria Messina, parle de la position des femmes dans l’Italie de la fin du 19ème siècle. Checchina est totalement dépendante de son mari, de son argent. Son quotidien est morne, elle fait partie de la petite bourgeoisie romaine mais elle participe activement aux tâches domestiques (elle entretient les meubles en les frottant au pétrole, prépare entièrement le repas pour le marquis). Mais le ton de « La vertu de Checchina » est moins sombre que chez Maria Messina. Notre Checchina a un petit côté ridicule dans ses atermoiements. Ce n’est pas tellement la morale, la fidélité à son mari qui la retiennent d’aller chez le marquis mais plutôt la pauvreté de sa garde-robe et le qu’en-dira-t-on. Cela la rend également attachante, on aimerait qu’elle ait une vie plus légère, plus insouciante, plus joyeuse.
Encore une fois, il faut remercier les éditions Cambourakis qui nous dénichent de petites perles de la littérature italienne.
Traduction Angélique Levi
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