Minka and Curdy d’Antonia White

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Victoria, le chat de Mrs Bell, vient de mourir de vieillesse après une vie choyée. C’était un chat exigeant, avare de ronronnements qui se prenait, et était traitée, comme une reine. Malgré son caractère difficile, Mrs Bell adorait sa compagnie et remplacer Victoria lui semble un manque de respect. Veuve avec deux filles adultes, Mrs Bell se sent bien seule dans son appartement. Sa locataire Alice travaille durant la semaine et Mrs Silver vient faire le ménage et ne peut pas rester toute la journée dans l’appartement. Les amis de Mrs Bell constatent sa tristesse et sa solitude. L’une d’entre elles va lui réserver un chaton roux à Rye où les chats sont réputés grands, beaux et ayant une splendide fourrure. En parallèle, un autre ami lui propose d’adopter un chaton siamois, le rêve absolu de Mrs Bell ! Elle va donc se retrouver avec deux chatons… mais feront-ils bon ménage ? La jeune siamoise, nommée Minka, semble en effet très possessive et jalouse.

« Minka et Curdy » a été publié en 1957 et il vient d’être republié par les éditions Virago dans leur collection Modern Classics. Ce court roman n’a absolument rien perdu de son charme, à l’instar des merveilleux dessins de Janet et Anne Johnstone qui se trouvent sur la couverture et à l’intérieur du livre. Mrs Bell, qui est écrivain, est immédiatement séduite par les deux chatons qui ont pourtant des caractères bien différents. Minka, la siamoise, est élégante, distinguée, très câline et demandant beaucoup d’attention. Curdy est un chaton roux facétieux, intrépide et extrêmement amical. Il veut à tout prix se faire adopter par la princesse siamoise ! Antonia White excelle à décrire les attitudes, les postures et le comportement des chats. C’est un régal de les voir évoluer dans l’appartement de Mrs Bell.

« Minka et Curdy » est un court roman plein de tendresse et de drôlerie qui rend un bel hommage aux chats et à ceux qui les aiment. Pour ceux, qui comme moi, ne sont pas bilingues en anglais, la langue est très accessible et se lit sans difficulté.

Les Vanderbeeker – On reste ici ! de Karina Yan Glaser

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La famille Vanderbecker réside dans la 141e rue dans un quartier paisible de Harlem. Le père a toujours vécu dans ce secteur. En dehors de son travail de réparateur informatique, il est également l’homme à tout faire de l’immeuble qui appartient à M. Beiderman qui loge au 3ème étage. Le vendredi 20 décembre, les parents doivent annoncer une triste nouvelle à leurs cinq enfants. M. Beiderman ne souhaite pas renouveler leur bail et ils doivent quitter leur appartement avant la fin du mois. Les jumelles Isa et Jessie, Oliver, Jacinthe et la cadette Laney sont outrés et n’ont pas l’intention de se faire mettre dehors. Ils élaborent un plan pour que M. Beiderman ait envie de les garder. Ils vont se faire apprécier du vieil homme ! Le problème, c’est qu’il ne sort quasiment jamais de chez lui, qu’il ne supporte pas le bruit (la pauvre Isa doit jouer du violon dans la cave) et qu’il est pour le moins acariâtre. La mission s’annonce compliquée pour la fratrie Vanderbecker.

J’ai eu beaucoup de plaisir à lire ce roman jeunesse juste avant Noël. La famille Vanderbecker est très attachante, chacun de ses membres est très incarné : Isa la musicienne qui rêve d’être invitée au bal des 4èmes, Jessie le garçon manqué, Oliver le seul garçon de la fratrie, Jacinthe la timide couturière et Laney qui veut faire des câlins et des bisous à tout le monde. La famille est très implantée dans son quartier, très appréciée des autres voisins et commerçants. Cela donne envie de faire leur connaissance ! Le roman de Karina Yan Glaser est vraiment charmant, drôle et touchant également car Monsieur Beiderman ne s’est pas retiré du monde pour rien.

Le premier tome des aventures de la famille Vanderbecker est vraiment parfait pour la période de Noël et l’intrigue n’est jamais mièvre. J’espère ne pas attendre trop longtemps pour le second volet.

Traduction Nathalie Serval

Christmas in Exeter Street de Diana Hendry et John Lawrence

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C’est la veille de Noël et les premiers à arriver dans la maison d’Exeter Street, où habite la famille Mistletoe, sont les quatre grands-parents. Deux belles chambres ont été préparées à leur attention. Puis ce sont les amis des enfants qui viennent s’installer au grenier. L’oncle Bartholomew leur fait également la surprise de débarquer d’Australie. Au fur et à mesure de la soirée, la maison se remplit avec des invités plus ou moins attendus : le vicaire et sa famille qui ont vu le toit de leur maison s’envoler, les voisins qui veulent participer à la petite fête, des inconnus qui sont tombés en panne de voiture. La famille Mistletoe regorge d’ingéniosité pour réussir à caser tout le monde ! Et chacun est arrivé avec un présent (un arbre de Noël, de la confiture de cranberry, des chapeaux en papier, des crackers, etc…) qui sera très utile pour le lendemain. Mais le père Noël  réussira-t-il à n’oublier personne ?

« Christmas in Exeter Street » est un album plein de charme. L’ambiance est chaleureuse dans la maison des Mistletoe à l’image des dessins de John Lawrence. Ce qui le rend vraiment attachant, c’est son petit brin de folie. Les invités de la maison d’Exeter Street vont vraiment passer la nuit dans des endroits étranges comme le dessus de la cheminée ou le vaisselier ! Une magnifique double page montre la maison en coupe et ses habitants endormis. L’album de Diana Hendry est habité par l’esprit de Noël : le sens du partage, la générosité, la joie. Tout le monde est accueilli à bras ouverts à Exeter Street !

« Christmas in Exeter Street » est un album délicieux, amusant et parfait pour se mettre dans l’esprit de Noël.

A sky painted gold de Laura Wood

Laura Wood

1929, Lou a 17 ans et vit dans une ferme de Cornouailles avec ses sept frères et sœurs. Pour échapper au brouhaha de sa maison, elle s’installe chaque après-midi dans le manoir de la riche famille Cardew, situé sur une île reliée au continent par une route submersible. La demeure n’est plus occupée depuis longtemps, Lou y profite des pommes du jardin et des romans d’Agatha Christie dans la bibliothèque. Elle y écrit également des histoires qu’elle lit ensuite à sa sœur aînée Alice, 19 ans, qui va prochainement se marier. Cet évènement réjouit et attriste Lou. Mais le retour de la famille Cardew pour l’été va totalement bouleverser sa vie.

« A sky painted gold » est un très charmant roman d’apprentissage qui va précipiter notre jeune héroïne dans un monde de cocktails et de paillettes qu’elle voyait auparavant dans des magazines. Lou est une jeune femme audacieuse qui n’hésite pas à saisir sa chance mais en oubliant jamais d’où elle vient. « I want the lights and the music and the noise and the excitement. I want the newness and the fantasy. I want to experience things that are bigger than my own life, not just read about them. I want to escape into that dream for a while. » Caitlin Cardew et son frère Robert semblent tout droit sortis de « Gatsby le magnifique », les fêtes qu’ils organisent sont mémorables, somptueuses et flamboyantes. Mais comme dans le roman de Fitzgerald, la mélancolie et l’amertume se cachent sous le glamour. La relation entre Lou et Robert est digne de la screwball comedy hollywoodienne avec des dialogues vifs, enlevés et plein d’humour.

« A sky painted gold » est un roman young adult très plaisant, une comédie rafraîchissante et dont l’héroïne est terriblement attachante.

Griffes de Malika Ferdjoukh

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Donalda Brown a eu une vision : le juge Benedict Apley va être sauvagement assassiné. Elle quitte donc Londres pour rejoindre en diligence le comté de Northumberland où il réside. Donalda espère arriver avant que ce terrible crime ne soit commis. Lorsqu’elle arrive dans le village de Morgan’s Moor, elle reconnaît la personne qu’elle a vu tuer le juge dans son rêve : il s’agit de Horton Palance, le mercier. Elle prévient la police qui se rend chez la potentielle victime. Malheureusement, le rêve de Donalda est déjà devenu réalité et tout semble effectivement accuser Horton Palance. Ce dernier, peu apprécié dans le village, clame pourtant son innocence…

« Griffes », le dernier roman de Malika Ferdjoukh, est idéal pour cette période de l’année. L’atmosphère est inquiétante à souhait (le juge Apley ne sera pas le seul à succomber de manière brutale à Morgan’s Moor) avec une pointe de gothique liée au cadre de la lande qui entoure le village. Les amoureux de la littérature anglaise s’y sentiront comme chez eux puisque l’autrice parsème son roman de références littéraires : Conan Doyle, mon cher Dickens et son accident de train, E. Allen Poe, Jane Austen, etc…La langue de Malika Ferdjoukh recèle également d’exquises trouvailles, de comparaisons absolument parfaites : « A moins de trois miles du village, Harborough Hall était une demeure d’un style Tudor un peu découragé, mais encore crâne. » ; « L’édredon, bien battu, gonflait le lit à la façon d’un entremets fouetté (…) ». 

L’intrigue est globalement bien menée (j’ai uniquement une petite réserve dans les dernières pages), l’atmosphère de cette région du fin fond de l’Angleterre parfaitement rendue et les personnages sont éminemment sympathiques : la pétillante et curieuse Flannery Cheviot qui rêve de Sherlock Holmes, le timide et rougissant Pitchum Daybright, le superintendant Linwood Tanybwlch, fan de Charles Dickens. Comme vous pouvez le constater, Malika Ferdjoukh s’est beaucoup amusée à trouver les noms de ses personnages !

Si vous appréciez l’atmosphère des romans policiers victoriens, « Griffes » est indubitablement pour vous. Prenez la diligence pour rejoindre Morgan’s Moor, vous ne serez pas déçus par ce qui vous y attend.

A Christmas in time de Sally Nicholls

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Ruby et son frère Alex sont en vacances pour Noël chez leur tante. Lors de leur dernière visite, ils leur étaient arrivés une drôle d’aventure : ils traversèrent un vieux miroir et se retrouvèrent plonger dans une autre époque. Cette fois, le miroir va les amener à l’époque victorienne chez leurs ancêtres. Après la surprise dû au froid régnant et aux étranges vêtements qu’ils doivent porter, Ruby et Alex doivent découvrir ce qu’ils doivent accomplir. En effet, pour pouvoir rentrer chez eux, ils doivent résoudre un problème, aider quelqu’un. Et ils découvrent rapidement leur mission : la cousine Edith, orpheline de mère et revenant d’Inde, doit être envoyée dans un pensionnat dont la réputation est terrifiante. Nos deux jeunes héros vont devoir convaincre le père d’Edith de ne pas l’y envoyer.

« A Christmas in time » fait partie d’une série dont chaque volume peut se lire indépendamment des autres. C’est un roman jeunesse plein de charme que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir. L’époque victorienne est parfaitement bien retranscrite et ce qui est très cocasse, ce sont les réactions des enfants face aux décalages entre l’époque contemporaine et l’époque victorienne. Sally Nichols ne pouvait choisir meilleure époque historique pour évoquer Noël (on connaît l’amour de Charles Dickens pour cette période de l’année). On assiste donc à tous les heureux préparatifs dans la famille.

Et l’une des réussites de ce roman est justement cette famille atypique. Les nombreux enfants mettent un joyeux chaos dans la maison. Leur éducation semble assez libre pour l’époque et laisse la part belle à leur imagination. Elle diffère terriblement de celle qui attend la jeune Edith dont le pensionnat évoque celui de « Jane Eyre ». Sally Nichols fait également réfléchir ses lecteurs sur les différences entre les genres : Ruby doit revêtir un nombre incalculable de couches de vêtement et un corset ; pour Noël, elle reçoit de la broderie alors que l’on offre un couteau de poche à son frère ; sans parler du mariage qui attend chaque jeune fille. Des réflexions, qui pour certaines, sont toujours d’actualité.

« A Christmas in time » est un roman enlevé, plein d’humour qui nous plonge dans un Noël victorien aux côtés de personnages très attachants.

Alma, l’enchanteuse de Timothée de Fombelle

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Au début du deuxième tome de la trilogie de Timothée de Fombelle, nos trois jeunes héros se croisent dans une auberge de St Domingue. Après la mort de son père, Amélie Bassac est venue pour voir ses plantations de canne à sucre des Terres Rouges. Alma et Joseph Mars ont réussi à s’échapper de La Douce Amélie et accompagne le pirate Luc de Lerne, toujours en quête du fabuleux trésor des Bassac. Mais Alma n’a toujours qu’une seule idée en tête : retrouver son petit frère Lam qui a quitté leur vallée d’Afrique. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que sa mère et son frère aîné ont également du quitter leur paisible environnement. Alma a réussi à savoir sur quel bateau Lam s’est retrouvé et il se dirigerait vers la Louisiane.

Quel immense plaisir de retrouver les personnages de Timothée de Fombelle et de se plonger pendant des heures dans son univers. Le deuxième tome nous réserve à nouveau de très nombreux rebondissements, nous suivons les personnages en Amérique, en Angleterre, en France et en Australie. Tout s’enchaîne de manière fluide et haletante. Encore une fois, il faut saluer le formidable talent de conteur de l’auteur. Chez d’autres, certaines coïncidences pourraient paraitre excessives mais ce n’est jamais le cas avec Timothée de Fombelle où l’intrigue est formidablement bien construite. En revanche, je vous préviens, il joue sans cesse avec nos nerfs ! On espère des retrouvailles, on les frôle à plusieurs reprises mais il faudra attendre le tome 3 pour espérer qu’Alma retrouve les membres de sa famille.

Si le roman est aussi solide, c’est aussi parce que l’on sent que l’auteur s’est parfaitement documenté sur la période historique, la traite des esclaves et les prémisses de l’abolition. On croise dans les pages de « Alma, l’enchanteuse », Thomas Clarkson et Granville Sharp qui consacrèrent leur vie à combattre l’esclavage, Jean-François de La Pérouse avant que ses vaisseaux L’Astrolabe et La Boussole ne disparaissent et nous pénétrons dans les entrailles de la cour de Louis XVI à Versailles où tout va bientôt basculer.

« Alma, l’enchanteuse » est un tourbillon d’évènements, d’émotions où l’on croise et recroise de nombreux personnages et qui vous emportera au cœur des aventures d’Alma et des siens. L’attente va être très très longue jusqu’en 2023 où sera publié le dernier tome.

Londinium d’Agnès Mathieu-Daudé

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A Londinium, les animaux et les humains cohabitent pacifiquement. La Carta Maxima fixe leurs relations et aucun humain ou prédateur ne peut manger les animaux. Mais depuis quelques temps, l’atmosphère s’assombrit. Des prédicateurs antifaunistes se font entendre. Pire, des prédateurs semblent de nouveau attaquer les animaux les plus faibles. Cela inquiète Arsène, un lapin enquêteur. Pour l’heure, une mission l’accapare : retrouver une jeune loutre dont son ami Johnny, un lapin des Flandres, est tombé amoureux.

« Un lapin sous le dôme » est le premier tome d’une série de cinq dont Arsène sera le héros. L’autrice y joue avec les genres, le roman est à la fois une uchronie et une enquête policière à la Sherlock Holmes. L’intrigue est placée dans une Angleterre des années 30 où le climat devient pesant. Des divisions font surface, des lois discriminent des catégories de population comme les roux. L’apaisement, voulu entre les espèces, semble ne pas pouvoir durer. Comme souvent avec le genre de l’uchronie, de nombreux thèmes résonnent avec notre actualité : l’immigration, les discriminations, notre rapport aux animaux, la montée du populisme.

A travers le personnage d’Arsène, Agnès Mathieu-Daudé rend hommage à la littérature anglaise qu’elle affectionne. Le lapin est un savant mélange entre Arsène Lupin, Sherlock Holmes et Hercule Poirot (même s’il refuse de se faire friser la moustache !). Il m’a également beaucoup fait penser au lapin d’Alice aux pays des merveilles avec sa passion pour sa montre gousset. Il a les qualités et les défauts de ses modèles (il fume du Lucernum qui évoque l’opium, il est d’une maniaquerie infinie pour ce qui concerne son intérieur et ses vêtements). Arsène est un dandy qui voudrait ressembler aux humains. Son rêve est de pouvoir porter des chaussures et que son canotier tienne sur ses oreilles. Arsène est également le moyen d’évoquer la place des animaux dans la littérature. Il lit les fables d’Esope et il questionne l’habitude de la littérature jeunesse à anthropomorphiser les animaux.

« Un lapin sous le dôme » est un roman très riche de part ses références historiques, littéraires et les thèmes abordés. Arsène est un personnage aussi agaçant qu’attachant (comme Hercule Poirot !) et j’ai hâte de le retrouver dans ses prochaines aventures.

Merci à L’école des loisirs pour cette lecture.

Un hiver sans fin de Kiran Millwood Hargrave

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« C’était un hiver dont on fait les légendes. Un hiver qui était arrivé avec une soudaineté et une rigueur telles qu’il avait collé les oiseaux aux branches et pris les rivières dans les glaces, au point que leur écume gelait pour se disperser en nuées de cristaux sur les eaux figées. Un hiver qui était venu, et qui n’était jamais reparti. » C’est dans ce monde hostile que vivent Mila, ses deux sœurs et son frère. Leur père avait un jour quitté la maison pour ne jamais y revenir. Depuis, la fratrie a du apprendre à se débrouiller et à survivre dans leur maison nichée dans la forêt d’Edbjorn. Leur vie va être bouleversée après la visite d’un homme étrange et de ses compagnons. Le lendemain, Oskar, le frère de Mila, disparaît à son tour.

J’ai découvert Kiran Millwood Hargrave avec « Les graciées », son premier roman pour adultes. J’ai retrouvé, dans ce livre jeunesse, son talent de conteuse. « Un hiver sans fin » est un roman initiatique teinté de légendes nordiques. Mila croise le chemin d’un mage dans sa quête pour retrouver son frère et son ennemi juré prendra des formes diverses. Les aventures et les péripéties de Mila se lisent avec plaisir et s’enchainent avec rythme. La nature est au centre de l’intrigue. La faune comme la flore sont essentielles et leur destruction est à l’origine  du terrible hiver qui frappe la région. La trame de ce conte se déroule de manière classique mais l’auteure sait happer son lecteur et les personnages sont attachants.

Après avoir découvert « Les graciées », j’ai retrouvé avec plaisir la plume de Kiran Millwood Hargrave, dont les intrigues sont parfaitement efficaces. Et bravo aux éditions Michel Lafon d’avoir conservé la splendide couverture anglaise.

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Alma, le vent se lève de Timothée de Fombelle

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1786, Alma vit dans une vallée d’Afrique protégée avec ses parents et ses deux frères. La jeune fille a réussi à apprivoiser un cheval, arrivé dans leur vallée, elle le nomme Brouillard. Elle le montre à son jeune frère Lam. Mais la présence du cheval prouve qu’un monde existe en dehors de la vallée et Lam voudrait s’y aventurer. Au même moment, à Lisbonne, le jeune Joseph Mars monte clandestinement sur le bateau du terrible commandant Gardel. La douce Amélie est un navire de traite. Mais Joseph n’est pas là pour ça, il est à la recherche d’un immense trésor. Le bateau porte ce nom en hommage à Amélie Bassac, la fille de son propriétaire. Elle vit à La Rochelle et elle surveille les manigances du comptable de son père, M. Saint-Ange.

Timothée de Fombelle est décidément un conteur hors-pair. J’ai été happée par l’intrigue de « Alma, le vent se lève » comme je l’avais été par « Vango« . Le point commun entre ces deux romans est un souffle romanesque d’une ampleur remarquable. A la suite d’Alma, Joseph et Amélie, l’auteur nous entraîne dans un roman d’aventures aux nombreux rebondissements. Mais « Alma » n’est pas qu’un roman d’aventures, il s’agit également d’un récit initiatique pour nos trois jeunes héros et d’une fresque historique parfaitement documentée. Le jeune lecteur comprendra, grâce au livre, ce qu’était le commerce triangulaire et le sort indigne réservé aux esclaves.

Mais Timothée de Fombelle n’oublie jamais le romanesque et ne sacrifie à aucun moment ses personnages. Ceux-ci sont tous incroyablement vivants, incarnés et les rôles secondaires sont aussi attachants que nos trois jeunes héros. Certaines scènes marqueront les lecteurs pour toujours et je pense notamment au chant de la mère d’Alma sur La douce Amélie qui est déchirant. beaucoup de mystères, de secrets entourent les personnages de Timothée de Fombelle et une partie nous est ici dévoilée. Car « Alma » n’a qu’un seul et unique défaut, il s’agit d’une trilogie et il va être difficile d’attendre la suite

Encore une fois, Timothée de Fombelle m’a totalement ensorcelée et je n’ai qu’une hâte, retrouver Alma, cette jeune fille libre et fière de ses origines. Les mots de l’auteur sont accompagnés des très belles illustrations de François Place.