« Au cours des dix dernières années, j’ai eu quarante deux emplois dans six états différents. J’en ai laissé tomber trente, on m’a viré de neuf, quant aux trois autres, ça a été un peu confus. C’est parfois difficile de dire exactement ce qui s’est passé, vous savez seulement qu’il vaut mieux ne pas vous représenter le lendemain. » Après avoir obtenu sa licence de lettres et en attendant d’écrire son grand roman américain, Iain Levison accumule les jobs : poissonnier, livreur de fuel, serveur dans un restaurant, conducteur de poids lourds et le pire de tous : travailler sur les bateaux de pêche en Alaska.
Son livre est le récit de cette épopée du travailleur précaire et itinérant. Il y raconte, avec beaucoup d’humour, les arnaques, les petites annonces mensongères, les concessions, les humiliations pour gagner quelques dollars et ne pas se retrouver à la rue. Iain Levison dénonce avec force et clairvoyance l’exploitation de ces salariés, de cette classe pauvre des Etats-Unis. Tous doivent se battre pour le moindre dollar, pour obtenir leur assurance-vie. Une masse silencieuse qui n’a d’autre choix que d’accepter les conditions indignes des patrons qui les embauchent. Le libéralisme implacable pousse la majorité à la survie, à s’épuiser au travail. « Impensable d’avoir une femme et des enfants. Il s’agit de survivre. Encore y a-t-il de la grandeur dans la survie, et cette vie manque de grandeur. En fait, il s’agit surtout de s’en tirer. » Et à chaque nouveau boulot, il faut tout reprendre, tout recommencer à zéro. Aujourd’hui on appelle çà la flexibilité, un euphémisme pour parler de précarité.
« Tribulations d’un précaire » est un livre engagé, politique qui dénonce le cynisme du libéralisme. Avec un sens aigu de l’anecdote, un sens de l’humour et de l’absurde à toute épreuve, Iain Levison nous montre que les travailleurs des « Raisins de la colère » sont toujours en train de trimer.
Tu sais que j’adore cet auteur ! Si tu veux continuer à le découvrir je te conseille l’excellent « Trois hommes, deux chiens et une langouste ».
Oui, je sais que tu es fan et je te remercie pour ton conseil. Je pense que je vais lire tous ses livres tellement j’ai aimé celui-là.
Pas encore lu ce roman, mais je devrais le lire pour rendre hommage à ton challenge (et comme WP m’a sucré mon comm, je dois tout recommencer !).
Jeu de mot ou erreur de clavier lorsque tu écris « Raisons de la colère » ? Car le « i » et le « o » sont voisins de clavier 😉
Tu pourras le lire après Lucky Luke !!! Franchement, c’est un excellent livre, à la fois très rude et très ironique.
Je vais essayer de le sortir !
et bin vraiment ce livre me donne envie..oui le liberalisme extremisme….cela reste du delire…..
C’est une belle critique de ce qui risque de nous arriver avec la flexibilité tant vantée par nos politiques.
oh je la vis actuellement au chili, qui a ete le test grandeur nature de la politique des chicago boys….au points que les states ne sont pas alles jusqu’au bout..ps: zut je pense que mes coms font dans ton spam…