Eleanor Oliphant travaille dans une entreprise de design mais dans la partie administrative. Sa vie est parfaitement réglée, ordonnée. Elle travaille toute la semaine et quand arrive le vendredi soir, elle achète une pizza chez Tesco (elle voue un culte à cette chaîne de magasins !) et boit de la vodka jusqu’à l’effondrement. Elle ne voit ni ne parle à personne durant le weekend. « J’ai toujours été très fière de mener ma barque seule. Je suis une survivante – Je suis Eleanor Oliphant. Je n’ai besoin de personne, il n’y a pas de grand vide dans mon existence, il ne manque aucune pièce dans mon puzzle. Je suis auto-suffisante. En tout cas, c’est ce que j’ai toujours pensé. Mais hier soir, j’ai trouvé l’amour de ma vie. Quand je l’ai vu entrer sur scène, j’ai su que c’était lui. » Eleanor s’amourache d’un petit chanteur sans envergure et décide de changer d’apparence pour se faire remarquer de lui. Sur sa route, elle va croiser Raymond, l’informaticien de sa boîte. Et c’est sa relation avec lui qui va réellement changer la vie d’Eleanor Oliphant.
« Eleanor Oliphant va très bien » est le premier roman de Gail Honeyman et c’est un délicieux vent de fraîcheur. Eleanor est un personnage atypique et très drôle. Elle est en perpétuel décalage avec les personnes qu’elle côtoie au quotidien. Elle n’a pas les mêmes codes, pas les mêmes centres d’intérêt. Et Eleanor dit tout haut ce qui lui passe par la tête sans aucune barrière. Son problème d’interaction et d’inadaptation donne lieu à des scènes particulièrement cocasses. Mais cela la place également à l’écart et la fait passer pour quelqu’un de totalement barrée ! Ce qui frappe dès le début du roman, c’est l’immense solitude du personnage central.
La tonalité du roman, légère et amusante au début, s’assombrit au fur et à mesure que l’on découvre les raisons pour lesquelles Eleanor se comporte de façon étrange. Et le livre de Gail Honeyman est un roman d’apprentissage. Celui de Eleanor qui doit se libérer de son passé pour enfin apprécier la vie. Grâce à Raymond et à d’autres personnes qu’elle rencontre, Eleanor apprend à communiquer, à interagir avec autrui et à en tirer de la joie. Le roman de Gail Honeyman place la bienveillance au cœur de son intrigue. L’amitié de Raymond et des autres brise la carapace d’Eleanor pour l’entourer de douceur.
« Eleanor Oliphant va très bien » est un roman lumineux, tendre et drôle à la fois. Le personnage principal, atypique et attachant, fait toute la réussite de ce premier roman.
Vu le succès rencontré par le roman (et l’héroïne), on peut même s’attendre à revoir Eleanor dans une autre histoire, non ?
Pour ma part, je verrais bien le roman adapté au cinéma.
Tu sais donner très envie! Je l’ai immédiatement emprunté dans ma médiathèque!!!
J’espère qu’il va te plaire !
Il est chouette, je l’ai lu suite à ton article, mais j’ai quelques (petites) réserves. déjà il m’a empêchée de dormir 😆 (les livres palpitants devraient être interdits, c’est mauvais pour la santé !) et puis j’ai trouvé que c’était un peu abusé tous les trucs horribles de son passé. Comme si le lecteur ne pouvait pas s’appitoyer si le background n’était pas absolument terrible de fond en comble.
Cela ne m’a posé de problème, son histoire n’est pas du tout invraisemblable et finalement son background explique bien son comportement à la limite de l’autisme.
Je l’ai aussi beaucoup aimé, très touchant et assez drôle malgré tout.
Oui, j’ai beaucoup apprécié le ton souvent humoristique alors que la situation de Eleanor est dramatique. C’est très bien dosé et très bien amené.
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