Kate Battista a bientôt 30 ans et elle vit toujours chez son père avec sa sœur adolescente. Kate gère toute la logistique du quotidien et suit le « système » institué par son père : purée de viande tous les soirs que l’on prépare une fois par semaine, le lave-vaisselle ne tourne qu’une fois qu’il est totalement plein quitte à devoir reprendre dedans la vaisselle sale, etc… Le Dr Battista a réglé le quotidien une bonne fois pour toute pour alléger son esprit de savant. Kate travaille comme assistante maternelle dans une école où son manque de tact et de diplomatie lui vaut des remontrances de la part de la directrice. La routine de Kate va bientôt être bouleversée par une idée de son père. Dans son laboratoire, il a engagé un assistant, Pyotr Cherbakov, qui va devoir retourner dans son pays. Le Dr Battista demande donc à Kate de l’épouser pour qu’il puisse rester aux États-Unis.
« Vinegar girl » est une réécriture de « La mégère apprivoisée » de Shakespeare. Ce projet de réécriture a été initié par la maison d’édition Hogarth pour célébrer en 2016 le 400ème anniversaire de sa mort. On peut déjà trouvé en France le « Macbeth » de Jo Nesbo et très bientôt « Le nouveau » de Tracy Chevalier qui est la réécriture de « Othello ». La thématique de « Vinegar girl » est donc celle de la pièce du barde de Stratford-upon-Avon : un mariage forcé qui adoucit une femme au caractère bien trempé. Comme chez Shakespeare, le ton est celui de la comédie, les répartis de Kate sont délectables. Celle-ci est bien partie pour devenir une vieille fille même si elle trouve l’un de ses collègues séduisant. Kate s’est enfermée dans les codes de son père après la mort de sa mère. Le scientifique est un personnage assez détestable et parfaitement égoïste. Kate ne semble être là que pour lui faciliter les choses. Elle n’a à ses yeux pas besoin d’une vie à elle. Au début du roman, elle semble presque autiste tant elle a des difficultés à communiquer avec autrui. On comprend mieux pourquoi lorsque l’on fait connaissance avec son père ! Comme dans « La mégère apprivoisée », le mariage forcé sera finalement plus libérateur que ce qu’il semblait être au départ !
« Vinegar girl » est une réécriture réussie qui tout en étant proche de son modèle sait aussi s’en affranchir. C’est une comédie plaisante et amusante dont le personnage principal est particulièrement attachante.
Oh, je ne savais pas du tout que c’était une réécriture de la mégère apprivoisée. Je suis vraiment tentée.
Le livre fait partie du projet de réécritures de Shakespeare que les éditions Hogart Press ont lancé. En France, les éditeurs ne parlent pas du tout de ce projet, je trouve ça vraiment dommage que cela ne soit pas mis en valeur.
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