Après avoir adoré « Le ghetto intérieur », il me tardait de retrouver la plume de Santiago H. Amigorena. J’ai découvert la collection « Une nuit au musée » avec « La leçon de ténèbres »de Léonor de Récondo qui passait une nuit au musée El Greco de Tolède. Cette fois, nous accompagnons Santiago H. Amigorena au musée Picasso de Paris. « Un petit cahier et mon stylo dans une poche, et L’Expérience intérieure de Bataille dans l’autre, j’ai marché, marché, marché, et je suis arrivé au musée. Il était à peine six heures du soir, les salles venaient de se vider de leurs multiples visiteurs, nous étions au début du mois de février – et la nuit était déjà bien noire. » Durant cette nuit, l’auteur s’interroge sur l’essence de l’amour et ses différentes formes. Il parle de son amour compliqué pour une femme qui l’attend chez lui et qu’il aimerait rejoindre.
Mais l’amour, c’est également celui de la peinture sur laquelle il a beaucoup écrit. Santiago H. Amigorena cite certains de ses textes sur la peinture, les musées. Son errance nocturne lui évoque Vermeer, Rembrandt, Bellini, le Rijksmuseum. Les œuvres, la peinture habitent, accompagnent la vie de l’auteur dans une forme de compagnonnage. Contrairement à la nuit au musée de Léonor de Récondo, celle de Santiago H. Amigorena ne se focalise pas uniquement sur Picasso. A part un très joli rêve où Picasso et Giacometti se promènent dans le musée (où une exposition confrontent leurs œuvres), l’auteur aurait pu passer sa nuit dans n’importe quel musée.
Outre ses réflexions sur l’amour et ses possibles différentes formes, le texte d’Amigorena est également une déclaration d’amour à l’écriture qui lui est intrinsèquement nécessaire pour vivre. « Si je peux affirmer sans le moindre doute que je n’aurais jamais survécu à mon passé sans écrire, ce n’est pas parce que je pense que rien d’autre n’aurait pu me sauver dans ces moments de désespoir : c’est, plus simplement – plus lucidement ? -, parce que je sais, parce que je suis sûr, que le mois qui écrit aujourd’hui – le seul moi que je suis – n’aurait jamais été lui-même s’il n’avait pas écrit : sans les mots, celui que je suis serai mort sans être né. »
« Il y a un seul amour » est une déclaration d’amour de Santiago H. Amigorena à la femme qu’il aime, à la peinture et à l’écriture. Je suis à nouveau séduite par la plume de l’écrivain argentin et par cette collection qui nous entraîne dans les musées en excellente compagnie.
Je n’ai pas encore pris la peine de découvrir « le ghetto intérieur »… Je n’ajoute pas celui-là, même s’il a l’air chouette.
Je te conseille également de commencer par Le ghetto intérieur qui fut l’un de mes coups de coeur de l’année.
Pingback: Le parfum des fleurs la nuit de Leïla Slimani | Plaisirs à cultiver