Le 22 novembre 1963, le président des Etats-Unis, John Fitzgerald Kennedy, est en visite à Dallas avec son épouse. Sa voiture traverse Dealey Plaza, le président salue la foule dans sa voiture décapotable. Il repartira le soir à Washington. En juillet 1964, Mitch Newman, journaliste et photographe, apprend le suicide de Jean Boyd. Ils s’étaient rencontrés avant la fac et voulaient tous les deux devenir journalistes. Ils se fiancèrent à l’université. Leur histoire s’acheva lorsque Mitch partit volontairement sur le front en Corée. Ils ne se sont jamais revus mais Mitch est persuadé que Jean n’a pas pu se donner la mort. Il découvre rapidement que Jean était sur une enquête. Et celle-ci va emmener Mitch sur les traces de JFK à Dallas.
R.J. Ellory nous entraîne dans une uchronie, un monde où Lee Harvey Oswald aurait manqué sa cible. Le roman alterne les chapitres consacrés à l’enquête de Mitch sur le suicide de Jean et des chapitres où nous accompagnons le président et son staff. Les Etats-Unis de 1964 sont bien sombres. John Fitzgerald Kennedy est en pleine campagne pour sa réélection et les choses sont loin d’être gagnées : « Les doutes dans le camp démocrate quant au fait que Kennedy décroche la nomination, et s’il y parvenait, quant au fait qu’il obtienne un second mandat. Les maladies. Les prétendues liaisons. Les quasi-catastrophes politiques qui avaient affaibli sa présidence. Les rumeurs d’élection truquée, la possibilité que Nixon se présente à nouveau et expose les anomalies de comptage de 1960. » L’image du jeune et sémillant président est largement écornée. L’équipe présidentielle, avec Robert Kennedy à sa tête, tente d’éviter le naufrage.
C’est dans ce monde trouble que se retrouve plongé Mitch, un personnage cabossé, las comme les aiment les romans noirs. Un personnage qui possède également une grande lucidité, il comprend rapidement la noirceur du monde politique et de la famille Kennedy en particulier.
« Le jour où Kennedy n’est pas mort » est un savant et parfait mélange entre réalité et fiction. On y croise bien entendu la famille Kennedy, Lee Harvey Oswald, Jack Ruby (l’assassin d’Oswald qui aura ici un rôle bien différent). R.J. Ellory émet des hypothèses, des suppositions et sa fin, particulièrement réussie, se révèle tout à fait plausible.
J’ai enfin découvert le talentueux R.J. Ellory avec ce roman. Même si son rythme est parfois un peu lent, la construction, le mélange habile entre réalité et fiction nous procurent une lecture des plus agréables.
J’aurais bien envie de le lire rien que pour le comparer au 22/11/63, de Stephen King.
J’ai lu il y a quelques mois Le chant de l’assassin que personnellement j’ai préféré à Seul le silence…probablement parce que plus sombre mais aussi en raison d’un récit plus rythmé. Le commentaire de départ : « Tout le monde a un secret »…
J’adore cet auteur, j’ai quasi tout lu, sauf deux romans (pas encore eu le temps). Là, il change de registre, tout en restant aux States. Par contre, je n’ai pas vraiment eu d’empathie pour Mitch.
cela fait des années que je note les titres de ses romans, et c’est peut-être avec celui-ci, comme toi, que je vais finir par le découvrir. Le thème me plait beaucoup!
Pingback: Bilan livresque et cinéma de juillet | Plaisirs à cultiver
J’aime les rythmes lents… et j’aime Ellory. Je lirai, of course.
Bonjour et merci pour cette critique ! Je viens de lire ce roman et, malheureusement, malgré l’idée de départ intéressante, je n’ai pas été globalement convaincu, même si j’ai quand même passé un bon moment… Ce livre ne me laissera pas un souvenir impérissable et j’ai trouvé la fin un peu poussive. Dans la même veine, j’ai beaucoup plus apprécié le « 22/11/63 » de Stephen King !