L’été des oranges amères de Claire Fuller

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C’est au fond de son lit d’hôpital que Frances se remémore l’été qu’elle passa dans la propriété de Lyntons. Elle avait alors 39 ans, sa mère acariâtre venait de mourir. Frances sauta sur l’opportunité qu’on lui proposait : un riche américain lui demande de faire l’inventaire du jardin de la propriété qu’il venait d’acquérir. Elle découvre, en arrivant dans la propriété, que son commanditaire a également mandaté quelqu’un pour faire l’inventaire de l’immobilier. Peter est accompagné de Cara. Tous les trois vont rapidement passer tout leur temps ensemble. « Tous les trois, nous parlions, buvions, riions. Jamais de ma vie je n’ai autant ri qu’au début du mois d’août de cette année-là. Pour la première fois, je n’étais pas celle qui observait les autres de dos, je faisais partie du groupe. » La relation entre les trois personnages va rapidement devenir complexe, ambiguë et l’orage ne tarde pas à gronder au cœur de Lyntons.

J’avais beaucoup hésité à lire « Un mariage anglais », le précédent roman de Claire Fuller. « L’été des oranges amères » venant de sortir, je me suis laissée tenter cette fois. L’ambiance du roman est séduisante et réussie. L’intrigue se développe dans un quasi huis-clos, les trois personnages sortant peu de la propriété. Nous sommes dans une vieille demeure décatie, vidée de ses meubles. Le jardin, le pont, l’orangerie et autres bâtiments sont mangés par le lierre et les herbes folles. Cela contribue à l’indolence de ces journées d’été mais également à l’hostilité des lieux.

La construction en flash-backs, une atmosphère pesante, nous indiquent qu’un drame va certainement advenir. Mais la tension dramatique, inhérente à ce type de récit, est quasiment inexistante. Claire Fuller ne distille que peu d’indices et peu de révélations pour titiller notre curiosité. Ces dernières arrivent plutôt  vers la fin du roman, peut-être  pour nous réveiller de la torpeur et de l’ennui dans lequel nous avons été plongés.

« L’été des oranges amères » est une petite déception, j’espérais beaucoup de ma découverte de Claire Fuller. L’atmosphère alanguie de cet été dans la campagne anglaise n’aura pas réussi à me sauver de l’ennui qui m’a gagnée pendant la lecture.

Traduction : Mathilde Bach

Une réflexion sur “L’été des oranges amères de Claire Fuller

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