A 10 ans, le narrateur passe l’été seul avec sa grand-mère et sa tante qui n’a plus toute sa tête. Sur la plage, il épie les autres familles, celles qu’il considère comme « vraies ». « J’aurais bu leur sang si ça m’avait permis de comprendre ce que c’est que d’avoir une famille comme les autres. Une mère qui vous passe de la crème solaire dans le dos, un père qui vous borde le soir en vous racontant une histoire. » Entre ennui et honte, le narrateur s’enfonce dans une profonde solitude. Mais grâce à la contemplation des méduses échouées sur la plage, il va rencontre Baptiste qui a le même âge que lui. Se noue alors une amitié forte et intense comme seuls les enfants savent en créer.
Quel formidable premier roman que « Un jour ce sera vide ». D’emblée, j’ai été séduite par la plume de Hugo Lindenberg si juste et précise lorsqu’il s’agit de décrire les sensations, les impressions, les sentiments du jeune narrateur. Tout est d’une infinie délicatesse et d’une rare sensibilité. On s’attache immédiatement au narrateur, prisonnier de sa solitude et de l’histoire familiale constituée de non-dits. « Chez nous, il n’y a pas plus d’enfants que de giron. Il n’y a que des survivants qui errent parmi les fantômes. » Les adultes sont tous enfermés dans leur douleur : celle de la Shoah pour la grand-mère, d’un amour déçu pour la tante, de la mort de sa femme pour le père du narrateur. Ce dernier se débat avec ses cauchemars, ses angoisses, ses incompréhensions et il tente, grâce à l’amitié de Baptiste, de toucher du bout des doigts le bonheur.
« Un jour ce sera vide » est un roman intense comme sont les sentiments du jeune narrateur, exacerbés par l’enfance et le poids de l’histoire familiale. Un premier roman dont la sensibilité et la poésie m’ont totalement convaincue.
Les avis sont décidément en faveur de ce premier roman. Je l’ai noté pour l’emprunter.
Je le note, des romans intenses, ça ne doit pas se louper 🙂