Les ombres filantes de Christian Guay-Poliquin

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Dans la forêt, un homme seul marche pour rejoindre le camp de chasse où ses oncles et tantes se sont réfugiés après la grande panne électrique. Il reste sur ses gardes, tente de passer inaperçu pour éviter des rencontres qui pourraient se révéler dangereuses. « Depuis la panne, le sol ne tremble plus sous les chargements de bois des semi-remorques, mais il y a encore beaucoup de circulation en forêt. Il y a ceux et celles qui se sont réfugiés dans leurs chalets ou leurs camps de chasse. Aussi ceux et celles qui tentent de s’établir quelque part, loin des agglomérations et des routes nationales. Partout, les gens se méfient, les gens calculent, les gens sont armés. » Un jour, sa route croise celle d’un étrange jeune garçon. Celui-ci se joint à lui sans lui raconter son passé. L’homme et l’enfant traverseront la forêt et d’autres contrées sauvages pour trouver un refuge.

« Les ombres filantes » s’inscrit dans la droite ligne des précédents romans de Christian Guay-Poliquin. Même si les trois romans peuvent se lire indépendamment les uns des autres, on retrouve ici le même narrateur que dans « Le fil des kilomètres » et « Le poids de la neige ». Après avoir essayé de rejoindre son père mourant, avoir eu un accident qui l’immobilisa longtemps, le narrateur essaie de trouver une forme de stabilité en rejoignant sa famille. La première partie du roman n’est pas sans évoquer « La route » de Cormac McCarthy. L’homme et l’enfant doivent survivre dans un monde devenu hostile après une catastrophe dont on sait peu de choses. La tension de la narration naît de cette situation, de l’angoisse liée aux autres et de leurs possibles intentions malveillantes. Mais la forêt y joue également un rôle fondamental. Elle est à la fois un lieu familier, protecteur mais aussi un lieu inquiétant, menaçant. Christian Guay-Poliquin sait parfaitement jouer sur ces deux aspects et nous offre de magnifiques descriptions de cet environnement.

« Les ombres filantes » permet surtout de questionner les liens familiaux. Ceux qui sont naturels, évidents, s’avèreront finalement difficiles, complexes. Le cœur de l’intrigue est bien entendu cette relation imprévue entre le narrateur et le jeune garçon. Ce qui se noue entre eux au fil des pages est fort et touchant. Rien ne l’explique, l’homme ne sait presque rien sur cet enfant, un mystère se dégage de lui mais cela n’empêche pas l’affection de naître et de grandir.

Avec « Les ombres filantes », Christian Guay-Poliquin nous montre à nouveau sa capacité à maitriser son intrigue, à créer une atmosphère inquiétante et étouffante. La fin du roman est véritablement saisissante.

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