Après s’être rencontrés pendant la seconde guerre mondiale, Käthe et Gerd se retrouvent au sein du Parti Communiste. Tous les deux vont s’engager pour la reconstruction de l’Allemangne et notamment de Berlin en ruines. Dans ce cadre, Gerd est en contact avec des ingénieurs, des architectes français, anglais et américains. C’est ainsi que Gerd rencontre Liz qui fait partie de la délégation américaine. Il la rencontre régulièrement au fil des années. A l’est, Käthe met en place un programme où les enfants des élites intellectuelles seront éduqués dans des centres loin de leurs familles. Ils formeront une génération supérieure qui permettra de reconstruire le pays. Entre l’ouest et l’est, le cœur et les convictions de Gerd balancent.
Pour son deuxième roman publié, Laurent Petitmangin surprend par une intrigue très différente de celle de « Ce qu’il faut de nuit ». « Ainsi Berlin » est quasiment un roman d’espionnage au cœur de la guerre froide. L’auteur reprend les codes de ce type de roman avec des trahisons, des évasions de l’est vers l’ouest, la brutalité du régime communiste. Ce qui est commun aux deux romans de Laurent Petitmangin est la manière dont il imbrique l’intime et le politique. Gerd aime Käthe autant que Liz, ses convictions, ses choix se feront en fonction de ses inclinations pour ces deux femmes. L’évolution de l’engagement de Gerd, sa profonde indécision, sa culpabilité lorsqu’il trahit l’une ou l’autre, sont les thématiques qui sous-tendent ce roman. Laurent Petitmangin reste ici dans sa volonté d’étudier, d’analyser la complexité de la psyché masculine. La question de la filiation est également présente, un fils se glissera dans le trio politico-amoureux.
A nouveau, Laurent Petitmangin nous livre son intrigue dans un style épuré et des chapitres courts. Même si j’ai à nouveau apprécié le mélange entre les convictions politiques et les choix personnels, j’ai trouvé « Ainsi Berlin » moins intense, moins vibrant que « Ce qu’il faut de nuit ».
je comptais bien lire Ce qu’il faut de nuit… celui-ci me plait aussi pour le côté historique/Berlin. Bon dimanche.