En 2016, une majorité de chefs d’État décide de mettre en place la Commission internationale sur le changement climatique et pour un nouveau contrat naturel. A sa tête est nommé Adam Thobias, un pionnier de l’écologie. Il recrute de nombreux scientifiques, photographes, voyageurs pour parcourir le monde et en faire un état des lieux. Tous communiquent à travers le réseau Télémaque. Certains ont des missions autour de centrales nucléaires, d’usines ce qui finit par inquiéter certains services secrets. Les intentions d’Adam Thobias deviennent de plus en plus opaques, même pour les personnes qu’il a envoyées à travers le monde.
« Le grand vertige » de Pierre Ducrozet est un roman ambitieux et très dense sur l’urgence climatique. Contrairement à des romans comme « Dans la forêt » ou « Les sables de l’Amargosa » où la catastrophe a déjà eu lieu, Pierre Ducrozet a la bonne idée de ne pas choisir le genre de la dystopie et situe son action dans un futur très proche. Son livre se situe entre le roman d’aventures et le thriller. Il nous offre une incroyable variété de paysages, de situations et de personnages. Certains d’entre eux sont au premier plan comme Adam Thobias, Nathan Régnier un microbiologiste, Mia Casal une « anthropologue post-punk éco-féministe néo-sorcière », Arthur Bailly photographe et June, une amie d’enfance de la fille d’Adam. Tous sont amenés à se croiser à un moment de la narration et ils portent les questionnements sur l’État du monde. Pierre Ducrozet souligne bien dans son roman les enjeux climatiques qui sont principalement soumis à une réalité économique et à la lenteur des décisions politiques. « Le grand vertige » semble alors assez désespérant, il fait le constat d’une forme d’impuissance face à l’ampleur de la tâche. Même la meilleure volonté du monde (celle d’Adam) ne semble pas en mesure de sauver la planète où seulement d’amorcer le mouvement. Avons-nous encore assez d’imagination pour trouver des solutions ? Le roman s’achève néanmoins sur une mince lueur d’espoir.
« Le grand vertige » est un roman passionnant, à l’écriture fluide et vivante. Le propos oscille entre émerveillement face à la beauté du monde et désespoir face à ce que l’homme en a fait. Une fiction malheureusement si juste et réaliste.
Mince, pas encore lu !!! Il serait que me plonge dedans, en espérant y trouver autant de plaisir que toi 😉