Elizabeth Finch de Julian Barnes

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« J’ai repensé à la façon dont la classe avait d’abord réagi face à elle : avec un certain respect intimidé, beaucoup de silence préliminaire et de gaucherie, quelque amusement muet, tout cela bientôt remplacé par une authentique chaleur humaine. Et aussi une sorte de sentiment protecteur, parce que nous devinions qu’elle n’était guère adaptée à la vie dans ce monde, et que son élévation d’esprit pouvait la rendre vulnérable. Et cela ne se voulait pas condescendant non plus. » Neil a déjà une trentaine d’années, deux mariages ratés, lorsqu’il rencontre Elizabeth Finch. Celle-ci donne un cours de « Culture et civilisation » pour adultes. Elle cherche essentiellement à ouvrir l’esprit de ses élèves, à leur apprendre à réfléchir par eux-mêmes. Neil est fasciné par l’intelligence, la liberté de ton d’Elizabeth Finch. Même après la fin de ce cursus, Neil continuera à voir régulièrement son enseignante dont il n’arrive pas à percer le mystère. A la mort de E.F., il découvre qu’elle lui a légué sa bibliothèque et ses recherches sur l’empereur romain Julian l’Apostolat.

Quel drôle d’objet littéraire que ce roman de Julian Barnes. Il se décline en trois parties et celle du milieu est entièrement consacrée à Julien l’Apostolat, sa courte vie et sa fortune critique. Cette partie historique et philosophique, un peu longue à mon goût, sert le propos général du roman. Elizabeth Finch ne cesse de questionner l’Histoire, à quoi ressemblerait notre monde si Julien l’Apostolat avait réussi à faire reculer le christianisme au profit des religions polythéistes ?

Même si le personnage de Julien l’Apostolat m’a intéressée, ce sont surtout les deux autres parties qui m’ont séduite. Elles décortiquent la relation de Neil et d’Elizabeth Finch. Après la mort de cette dernière, Neil essaie de mieux la comprendre, d’explorer ses zones d’ombre et son intimité. Il comprend alors qu’il est impossible de connaître l’autre. Une vie humaine est faite de tant de facettes, d’évènements petits et grands qu’elle semble insaisissable.

« Elizabeth Finch » est un texte hybride qui interroge aussi bien l’Histoire que la connaissance que nous avons des autres. Les thématiques m’ont intéressée, le personnage d’Elizabeth Finch est intrigant et iconoclaste mais je dois reconnaître m’être un peu ennuyée à la lecture de ce roman.

Une réflexion sur “Elizabeth Finch de Julian Barnes

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