Cassandra et Judith sont sœurs jumelles. Cassandra est une brillante étudiante de Berkeley, Judith est musicienne. Toutes deux ont un temps vécu ensemble avant que Judith ait envie d’autre chose. Elle a laissé Cassandra pour passer un an à New York. Elle y a rencontré un médecin qu’elle va épouser. Cassandra ne croit pas au mariage de sa sœur. Leur séparation n’a pour elle que trop duré. Cette vie de solitude fut insupportable pour Cassandra qui lentement a glissé dans la névrose. Judith devait revenir. « (…) quelle folie ce serait de vouloir nous séparer. Mais nous le saurions bientôt, même si j’avais besoin de prendre des pilules pour tenir la journée. Nous en avions eu cinq cents fois la preuve : nous ne sommes pas des esclaves qu’ont peut vendre séparément , à droite à gauche, et envoyer vivre leur petit bout de vie dans des lieux différents. Combien de fois avions-nous déjà essayé ! Cette dernière tentative elle-même -9 mois à New York renforcés par des fiançailles avec une espèce de docteur, jusqu’au bord de la véritable reddition en bonne et due forme- avait échoué elle aussi. » Tout au long de la route qui mène Cassandra à la demeure familiale, elle ressasse la même idée : comment empêcher Judith d’épouser son médecin ?
« Cassandra au mariage » est l’anatomie de la relation sororale de Cassandra et Judith. Une relation extrêmement complexe due à la gémellité qui est vécu différemment par les deux sœurs. Durant leur enfance, leurs parents ont fait en sorte qu’elles soient bien deux personnes, deux entités séparées. Tandis que leur grand-mère ne rêvait que d’une chose : habiller les deux fillettes de la même façon. Mais finalement, Cassandra n’arrive pas à se sentir entière sans sa sœur, elle se pense réduite à la moitié d’elle-même. Le roman décrit, décortique cette interdépendance, cet amour qui vire à la jalousie la plus brutale et la plus haineuse.
Et Dorothy Baker est au plus près de son sujet pour analyser cette relation. Son roman est un flux de conscience permanent. Nous sommes dans le cerveau de Cassandra puis dans celui de Judith. Nous sommes donc au cœur de la tempête émotionnelle que représente la mariage de Judith. Les névroses de Cassandra n’en sont que plus criantes, que plus poignantes. Nous la sentons totalement enfermée, dépendante de sa relation avec sa sœur et finalement Cassandra semble avoir peur d’exister par elle-même. Le roman de Dorothy Baker peut être vu également comme un roman d’émancipation psychologique, d’acceptation de soi.
Ecrit en 1962, « Cassandra au mariage » m’a semblé très moderne dans sa manière d’étudier la psychologie de la relation de sœurs jumelles. Les sentiments y sont crûment exposés et le basculement vers la folie n’est jamais loin.
Très tentant ! Tempête émotionnelle dans deux flux de conscience, cela peut être très psycho à deux sous, mais visiblement ce titre semble plus inquiétant que convenu …
Je te rassure, ce n’est pas de la psychologie de bazar mais vraiment des flux de conscience et celui de Cassandra est effectivement un peu inquiétant.
Un thème fascinant!
Et il est traité de manière assez étonnante ce qui rajoute à l’originalité du roman.
Pas du tout un thème qui m’attire…
Et je ne te l’aurais d’ailleurs pas conseillé !!! 😉
Moi ça me faittrès envie ! Et cette couverture, j’adore.
Les Pavillons poche ont fait peau neuve et ce n’est pas toujours très heureux mais ici je trouve la couverture très belle.
Le sujet est particulièrement intéressant, ça m’intrigue! Merci de la découverte!
J’étais comme toi après avoir lu la 4ème de couverture. Je trouvais le roman intriguant et il l’est !
J’avais adoré ce roman ! Ton billet est super.
Merci beaucoup ! Cela faisait un moment que je voulais le lire, ils ont bien fait de changer la couverture, les libraires l’ont ainsi remis sur le devant;
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