Gifty, américaine d’origine ghanéenne, est chercheuse en neurosciences à l’université de Stanford. Elle se consacre entièrement à ses recherches qui portent sur les addictions. Son quotidien bien réglé est bouleversé par l’arrivée de sa mère. Celle-ci est plongée dans une phase dépressive et Gifty doit s’occuper d’elle. La survenue de sa mère dans sa vie lui rappelle sa 1ère dépression qui était survenue après le décès de son frère Nana.
Je n’ai pas lu « No home », le premier roman de Yaa Gyasi mais je souhaitais découvrir son travail, c’est chose faite avec « Sublime royaume ». Ce deuxième roman fait des aller-retours entre le passé et le présent de manière fluide. Yaa Gyasi s’interroge sur ce que veut dire être noir aujourd’hui aux Etats-Unis. C’est la mère qui a souhaité quitter le Ghana pour rejoindre ce pays. Mais son rêve américain va rapidement tourner au cauchemar. La famille s’installe en Alabama et doit faire face au racisme. Le père est accusé plusieurs fois de vol au supermarché ; la mère, qui est aide à domicile, est insultée par son employeur ; Nana n’est accepté que lorsqu’il fait gagner son équipe de basket. Cela finit par affecter et gangrener la famille. Ne supportant plus les humiliations, le père repart seul au Ghana. Nana finit par sombrer dans la drogue alors que sa sœur veut atteindre l’excellence pour s’intégrer. La mère est plongée dans le déni, rien ne lui volera son rêve américain. Un constat glaçant qui résonne fortement avec les évènements récents et le mouvement Black lives matter.
Le fil conducteur de cette histoire sur le racisme du Sud des Etats-Unis, est la relation mère-fille complexe et conflictuelle. Les deux femmes s’opposent tout au long du roman. La mère ne souhaitait pas de deuxième enfant et sa vie s’effondre à la mort de son fils. Gifty apprend à se débrouiller seule. Face à la désertion du père et la mort de Nana, la béquille de sa mère est la religion alors que celle de Gifty est la science, ce qui lui permet de garder le contrôle sur sa vie. Deux mondes irréconciliables et en opposition totale. Ce qui est très beau dans « Sublime royaume », c’est que le roman raconte le cheminement de Gifty vers l’acceptation de soi, la réconciliation de ses différentes facettes : ghanéenne/américaine, sciences/foi.
Ma découverte de Yaa Gyasi fut totalement positive, son intrigue est magnifiquement incarnée par des personnages attachants dont les failles, les blessures sont au cœur du roman.
Ça a l’air d’être un très beau roman.
Je l’ai trouvé vraiment très intéressant.
Déjà noté, tu confirmes
Il faut que je lise son premier roman maintenant.
Pas encore lu cette auteure mais faut que je le fasse !!
Oui, je te la conseille vraiment !
Zut, elle n’est pas anglaise ! 🙂
j’ai bien aimé No home, une autrice à suivre!
Il faut que je le lise son premier roman, il me tente beaucoup.
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