« Lorsque la grisaille de novembre s’en vint couvrir d’un long manteau de nuages bas et sombres le bistre des champs labourés, et l’émeraude éclatant des céréales d’hiver, cet alanguissement du temps me pesa et je fus surprise du désir de retrouver les joies, les caresses, les consolations de l’enfance, et sa confiance rassurante dans l’infaillibilité des aînés. Un appétit de quiétude avait envahi mon âme fatiguée d’indépendance et de responsabilités. » C’est ainsi qu’Elizabeth eut envie de revoir le domaine où elle avait grandi et surtout son jardin. L’endroit appartient aujourd’hui à ses cousins et non à elle puisqu’elle n’est pas née garçon. Cette forte contrariété a envenimé ses relations avec ses cousins. Elizabeth va donc devoir s’introduire dans la propriété par effraction.
Ce court texte d’Elizabeth Von Arnim avait été un rajout à l’édition américaine du « Jardin allemand » et les éditions Bartillat ont eu la bonne idée de le publier de manière indépendante. Le retour dans le jardin provoque inévitablement des réminiscences de l’enfance. Elizabeth évoque avec nostalgie son grand-père, son père, ses escapades dans le jardin pour échapper à sa gouvernante, ses tentatives infructueuses de jardinage. Mais « Le jardin d’enfance » n’est pas que nostalgique, il est également teinté de beaucoup d’humour. Le jardin a forcément changé depuis l’enfance de la narratrice et elle découvre avec horreur que les rosiers grimpants de son père ont été remplacés par des radis ! Ses cousins, pragmatiques, ont transformé le beau jardin d’agrément en potager. La magie du lieu s’est envolée.
« Le jardin d’enfance » est un petit texte délicieux, plein de l’espièglerie et de la délicatesse de son autrice.
De cette autrice j’avais adoré « Avril enchanté » ! Et dans ma pal, j’ai « Elizabeth et son jardin allemand ».
Ah ! des livres sur des jardins ! Voilà qui m’intéresse fortement ! Merci pour ces deux titres !
Oh oui, ça semble être une délicieuse lecture ! Je me souviens d’un « Avril enchanté » de cette auteure… il me semble que c’était le titre, ça se passe en Italie et j’avais beaucoup aimé.