Emmanuel Joyce, 61 ans, est un dramaturge à succès qui voyage à travers le monde pour monter ses pièces. Il est accompagné de sa femme Lilian, à la santé fragile et au caractère exigeant, et de Jimmy Sullivan, son assistant dévoué. Une secrétaire s’ajoute à ce trio mais la dernière en date vient d’être renvoyée. Ce qu’elle vivra très mal notamment en raison de la relation qu’elle avait nouée avec Emmanuel. Ce grand séducteur n’en est pas à sa première incartade et sa relation compliquée avec Lilian explique en partie son attirance pour d’autres femmes. En partance pour New York pour auditionner des actrices, Emmanuel et sa femme ont absolument besoin d’une nouvelle secrétaire. Ils la rencontreront à une soirée où elle accompagnait son oncle acteur. Alberta, 19 ans, est fille d’un pasteur de campagne. Son innocence et sa fraîcheur vont insuffler une nouvelle dynamique au trio.
Après avoir adoré les quatre premiers tomes de la saga des Cazalets, il était temps que je découvre « Une saison à Hydra », premier titre de l’autrice a avoir été publié par les éditions de la Table Ronde. Chaque chapitre est une partie du voyage du quatuor, qui ira jusqu’à l’île grecque d’Hydra, à l’intérieur duquel les quatre points de vue s’expriment à tour de rôle. Elizabeth Jane Howard scrute en détails les émotions, les désirs des personnages. Loin des mondanités, de l’univers du spectacle, les protagonistes se plongent en eux-mêmes et dans les eaux turquoises d’Hydra. Emmanuel, au charisme indéniable, polarise l’attention, les sentiments et les tensions. C’est autour de lui que tout semble s’organiser mais le séjour à Hydra va modifier les interactions au sein du groupe. Le récit de ce voyage en Grèce est riche, nuancé et profond dans son analyse des caractères. L’écriture ciselée d’Elizabeth Jane Howard rend parfaitement compte de l’atmosphère de chaque lieu où s’arrête notre quatuor. « En route vers Phalène, nous passons devant des places poussiéreuses, où des gens boivent des sodas à l’orange sous des guirlandes de lumières éclatantes suspendus aux arbres fatigués, nous descendons une longue rue étroite dominée par l’Acropole, radieuse en habits de lumières électrique, puis nous prenons une large autoroute où l’on ne remarque plus que le ciel du soir et, en dessous, la terre sombre pollinisée de lumières. »
« Une saison à Hydra » est un roman à la construction maîtrisée dont il faut déguster chaque phrase et où Elizabeth Jane Howard réussit à détailler parfaitement les lieux et les âmes de ceux qui les occupent.
Traduction Cécile Arnaud
J’avais beaucoup aimé ce titre, le rythme est lent, l’autrice prend son temps pour installer ses personnages à Hydra, et oui, on déguste ces fines analyses !