« Villa Mauresque » est une biographie illustrée de W. Somerset Maugham. Outre les dessins de Floc’h que j’apprécie toujours beaucoup, le texte est intéressant et alterne le récit de Maugham lui-même avec celui de ses proches (amis ou ennemis !). Le texte de Rivière donne ainsi la parole au frère de l’auteur, son neveu Robin, Annette la cuisinière de la villa Mauresque, sa partenaire de bridge Barbara Bach, Berverly Nichols et Hugh Walpole (ce dernier est moqué dans « La ronde de l’amour »).
« Villa Mauresque » passe rapidement sur l’enfance française de Maugham, marquée par le décès de sa mère adorée qui le rendra bègue jusqu’à la fin de ses jours. Il dut quitter Paris pour l’Angleterre et rêvera alors de revenir en France. C’est ce qu’il fera en septembre 1926 après qu’il soit tombé sous le charme de la villa Mauresque au Cap Ferrat. Somerset Maugham y habitera jusqu’à sa mort en 1965.
Le roman graphique insiste sur les trois relations qui ont marqué sa vie : Syrie, sa femme rencontrée en 1913 et qui divorça de son premier mari pour lui ; Gerald Haxton, l’homme de sa vie, qu’il croisa durant la première guerre mondiale ; Alan Searle, rencontré en 1928 dans la galerie où il travaille et qui était l’amant de Lytton Strachey. Alan sera le compagnon dévoué (et souvent exploité) de Maugham durant ses dernières années.
Le portrait qui se dessine est complexe et très contrasté. Hôte raffiné pour les nombreux invités de la villa Mauresque, il se montre détestable avec sa femme et sa fille qu’il néglige. Son humour sarcastique fait mal mais il sait également se moquer de lui-même. Grand voyageur, grand misanthrope s’il n’avait pas croisé la route de Gerald Haxton, il est surtout très lucide et anti-conventionnel.
La longue vie de W. Somerset Maugham se révèle passionnante et elle a nourri son œuvre. Comme le disait Anthony Curtis : « Le meilleur de Somerset Maugham, c’est encore lui-même. »
Je viens de lire un recueil de nouvelles de Somerset Maugham (Le sortilège malais). Cette BD me tente beaucoup du coup ! Je ne savais pas que les éditions de la Table Ronde faisaient des BD…
Je viens de vérifier, elle n’est pas à la médiathèque, ni à la médiathèque départementale… Et pas facile à trouver d’occasion !! 😦