La bande dessinée s’ouvre en mars 1941, Virginia Woolf marche aux bords de la rivière Ouse. Elle pense à l’horreur qui a envahi l’Europe et qui la mine profondément. Des réminiscences, des souvenirs de sa vie remontent à la surface.
La bande dessinée de Liuba Gabriele n’est pas réellement une biographie de Virginia Woolf mais plutôt une évocation de sa personnalité et de son œuvre. Ce sont des moments éparses qui nous sont présentés : la rencontre avec Vita Sackville-West, l’écriture de « Mrs Dalloway » ou de « Orlando », l’évocation des chers disparus, le suicide. Il me semble que cette bande dessinée est réservée aux lecteurs qui ont déjà une bonne connaissance de l’autrice des « Vagues » sous peine d’être perdus. Liuba Gabriele n’a choisi que quelques moments clefs pour illustrer son portrait. J’aurais sans doute préféré qu’elle étoffe sa biographie pour donner plus d’ampleur à sa première bande dessinée.
Cela est d’autant plus regrettable que la beauté plastique des pages illustrées par Liuba Gabriele est saisissante. Elle est poétesse, peintre et illustratrice. Les couleurs flamboient, le dessin illustre parfaitement les émotions de Virginia Woolf. Le dessin est audacieux, très personnel. Certaines pages sont particulièrement frappantes comme celles qui constituent le chapitre « Les vagues » et qui illustrent l’angoisse qui submerge Virginia Woolf. D’ailleurs, j’ai beaucoup apprécié que Liuba Gabriele souligne le côté politique de son suicide.
« Virginia Woolf » est une bande dessinée très personnelle, singulière dont les couleurs vives et intenses m’ont séduite. Ce n’est pas du tout une biographie exhaustive mais un portrait par petites touches, impressionniste (même si le dessin est plutôt expressionniste) de l’auteure de « Mrs Dalloway ».
Traduction Paloma Desoille
Intéressante, cette approche ! et le dessin est plaisant…
Les couleurs me plaisent, le dessin un peu moins. Et je vais attendre d’en connaître un peu plus sur la dame alors, parce que je ne connais pas grand-chose !