François mène une vie solitaire à Bruxelles. Sa routine l’amène chaque jour au kiosque de Maryvonne, le seul rayon de soleil de sa journée, pour jouer au lotto. Il se rend ensuite au café Monaco avant de rejoindre la blanchisserie Bianca où il est livreur. Pas d’augmentation en vue malgré sa rigueur et son assiduité, rien ne semble vouloir éclaircir ou alléger la morne vie de François. La météo semble également se liguer contre lui, une pluie drue ne cesse de tomber. Lors d’une livraison, le destin semble enfin sourire à François.
J’avais été enchantée par « Béatrice », la précédente bande dessinée de Joris Mertens que je vous recommande à nouveau. Cette fois encore, la BD de Joris Mertens est un bijou graphique. Il joue allègrement avec la composition des pages : plein et double page, découpage à la verticale, à l’horizontale, encadrement blanc et noir quand le destin de François semble vouloir basculer, c’est un régal à lire. Le dessin est également somptueux, très sombre, la pluie et le ciel bas donnent le ton à l’histoire. Celle-ci se déroule dans un décor très urbain. Le macadam, les immeubles, les embouteillages nous plongent dans Bruxelles qui est bien plus qu’un décor.
Le scénario de « Nettoyage à sec » est celui d’un roman noir, où comment la vie d’un homme ordinaire peut basculer. La vie de François ne connaît que peu de lumière et malgré son austérité, il nous est rapidement sympathique. La vie, dont il rêve, s’esquisse dans quelques cases lumineuses. On aimerait que le destin lui offre une seconde chance et que la pluie cesse de détremper son costume noir.
Le graphisme de Joris Mertens, sa mise en page sont une nouvelle fois saisissants et remarquables. « Nettoyage à sec » confirme le talent du dessinateur belge qui a créé en deux bandes dessinées un univers singulier.
j’avais beaucoup aimé Béatrice aussi, il faudrait que je poursuive!
Pingback: Bilan 2022 | Plaisirs à cultiver